L'Eglise catholique et les églises dans le régime français de laÏcité - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2005

The Catholic Church and churches in the legal system of separation of The Churches and the State in France

L'Eglise catholique et les églises dans le régime français de laÏcité

Anne Perrin
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 840015

Résumé

This study aims to analyze the nowadays situation of the Catholic Church in the French society by studying the management and the use of the catholic churches, out in the field. This analyze take two main factors in account : the legal status of the worship places in France (above all the one of the catholic churches) and the recent history of catholicism. The legal status of churches is defined by the legal system stemmed from the law of 9th december 2005. The history of the catholicism is marked by the second Council of the Vatican and its liturgical reform, and by the recent options of the French catholicism for a new visibility, after the « burying » period that followed the council.
With the management and the use of churches,the Catholic Church is confronted with the points of view of the three types of partner : users (no matter how), public owners (generally town councils) and the Historical Heritage Service of the Ministry of Arts (the State). Users have not any juridical ability of acting in this field, but their opinion conditions and justifies the action of the other categories of actors. Every category wants to safeguard churches and to keep them for the catholic worship, but for different motives. Users consider generally them as their cultural and identity heritage ; the town councils share this point of view but they are too concerned about managing at best buildings that are heavy to upkeep and little used ; The Heritage Service wants to keep them too for the catholic worship, but to retain as well as possible their cultural « authenticity ».
The Catholic Church must not only take the perceptions of the users, the right of the (mostly public) owners into account, but it must consider the Heritage Service authority too, in the very frequent case of listed buildings. This case puts this Church in competition whith the experts of the Heritage Service about the interpretation of its own religious symbols. Above all, it must organize worship and welcome (take in ?) the communauty of believers in churches. It is taken (caught ?) between the synchronic temporality of the « now and there » worship and the diachronic one of its presence as a main institution of sense, from the origins, in the French society. The Catholic Church must keep itself set between both of this temporalities to carry on with being a particularly relevant sense resource amoung these which are contesting for the « sens market » in France.
The number of catholic believers and priests continuously decreases. Even so, the French society continues to make public or private requests for using the churches to the Catholic Church. It quite widely complies whith these requests, trying to control the cultural usings as well as the social ones. Requests and replies show that the Catholic Church keeps a quite particular role in the French society. This role could be considered as an element of a "catho-laïc" civilian religion, and makes this Church remains a reference institution, even though a very small number of French people consider themselves as its belongers and a still smaller number consider that they are bound by its moral, particularly sexual, standards.
Ce travail se propose d'analyser la situation de L'Église catholique dans la société française à l'époque actuelle, en étudiant sur le terrain la gestion et l'utilisation des églises catholiques. Cette analyse tient compte de deux facteurs majeurs : le statut légal des édifices cultuels en France (surtout celui des églises catholiques) et l'histoire récente du catholicisme. Le statut des églises est défini par le système juridique issu de la loi du 9 décembre 1905. L'histoire du catholicisme est marquée par le concile Vatican II et sa réforme liturgique, et par les options récentes du catholicisme français pour une nouvelle visibilité, après la période « d'enfouissement » qui a suivi ce concile.
Dans la gestion et l'utilisation des églises, l'Église catholique se trouve confrontée aux points de vue de trois types d'acteurs : usagers (à quelque titre que ce soit), propriétaires publics (le plus souvent les communes) et administration du Patrimoine (l'État). Les usagers n'ont pas de possibilité juridique d'agir dans ce domaine, mais leur opinion conditionne et justifie l'action des autres catégories d'acteurs. Toutes les catégories souhaitent la sauvegarde des églises et leur maintien au culte, mais pour des motifs divers. Les utilisateurs les considèrent généralement comme leur patrimoine culturel et identitaire, les communes partagent ce point de vue, mais sont aussi préoccupées de gérer au mieux des édifices lourds à entretenir et peu utilisés, l'administration du Patrimoine veut aussi les maintenir au culte catholique, mais pour conserver le plus possible leur « authenticité » culturelle.
L'Église catholique doit tenir compte des perceptions des usagers, du droit du propriétaire le plus souvent public, mais aussi de l'autorité de l'administration du patrimoine, dans le cas très fréquent d'édifices protégés au titre des Monuments historiques. Ce dernier point la met en concurrence avec les experts de l'État sur l'interprétation de ses propres symboles. Elle doit aussi et surtout organiser le culte dans les églises et y accueillir la communauté des fidèles, dans le cadre défini par la réforme liturgique de Vatican II. Prise entre le synchronique du culte ici et maintenant et le diachronique de sa présence comme institution majeure de sens depuis les origines dans la société française, L'Église catholique doit maintenir la tension entre les deux pour pouvoir demeurer aujourd'hui une ressource de sens particulièrement pertinente parmi celles qui se disputent le « marché » du sens en France.
Le nombre des prêtres et des fidèles catholiques diminue régulièrement. Malgré cela, la société française continue d'adresser à l'Eglise catholique des demandes d'utilisations des églises, publiques ou privées. L'Eglise catholique accède assez largement à ces demandes en tentant de contrôler aussi bien les utilisations culturelles que sociales. Demandes et réponses montrent que L'Église catholique tient dans la société française une place tout à fait particulière, qu'on pourrait assimiler à un des éléments d'une religion civile « catho-laïque ». Elle demeure une institution majeure de référence, même si un très petit nombre de Français se considèrent comme ses adhérents et qu'un nombre encore plus petit se sent lié par ses recommandations en matière de morale, en particulier sexuelle.
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Dates et versions

tel-00153367 , version 1 (10-06-2007)

Identifiants

  • HAL Id : tel-00153367 , version 1

Citer

Anne Perrin. L'Eglise catholique et les églises dans le régime français de laÏcité. Sociologie. Ecole pratique des hautes études - EPHE PARIS, 2005. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00153367⟩
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