Étude des liens entre santé psychologique au travail et performance. Contribution à la thèse du "Happy-Productive Worker" - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Links between Psychological Health at Work and Performance. Contribution to the "Happy-Productive Worker Thesis"

Étude des liens entre santé psychologique au travail et performance. Contribution à la thèse du "Happy-Productive Worker"

Résumé

The Happy-Productive Worker (HPWT) thesis that a happier worker is also more productive has a long history. Operationalized in various forms, this thesis has given rise to numerous empirical verifications and to a vast field of knowledge in which it is not easy to draw consensual conclusions. In our doctoral research, we aimed to empirically verify the HPWT by seeking to overcome certain limitations often associated with previous studies. To do so, we relied on the bidimensional construct of psychological health at work (PHW) composed of psychological well-being at work (PWBW) and psychological distress at work (PDW). The performance constructs used concern both organizational performance and individual performance. The latter was apprehended according to its double dimension of task performance and contextual performance. Through 3 main studies carried out on a sample of workers from the postal sector and 5 complementary studies carried out on other samples from different other sectors, we have studied both the transverse and longitudinal links PHW-performance. In the end, all of our results are generally in line with the HPWT and provide it with additional empirical validation. However, the links found between SPT and performance remain moderate, and this is probably due to an impossible to overcome limit, namely that in the world of work, all the conditions of performance do not depend only on the workers. Our research also highlights the "simplisticity" of THPW. Thus, while HPWT is about individual performance, it is not about organizational performance. If it concerns the direct health-performance link, it does not include the reverse link. Even if several research perspectives deserve to be pursued in line with previous studies, we come to the conclusion that it is above all a change of objective that must now be privileged. It would be above all a question of better understanding the explanatory mechanisms of the health-performance link rather than aiming to attest to its existence or its strength according to the operationalizations carried out. This requires identifying the most plausible mechanisms at the causal level by making certain methodological choices. This includes moving away from correlational cross-sectional studies that cannot confirm the causality of the PHW-performance link. It is also a question of considering not only the direct link between PHW and performance but also the reverse link which may also be at play in the underlying mechanisms. Since experimental studies are almost impossible to carry out in the field, full-panel longitudinal studies should now be preferred in order to strengthen the level of confidence in the plausibility of causal links between PHW and performance. While such studies are not without limitations, they can help to further advance the state of knowledge about the "Happy-Productive Worker" thesis.
La thèse du « Happy-Productive Worker » (THPW) stipulant qu’un travailleur plus heureux est aussi plus productif, est caractérisée par un long historique. Opérationnalisée sous diverses formes, cette thèse a donné lieu à de nombreuses vérifications empiriques et à un vaste champ de connaissances dans lequel il n’est pas aisé de dégager des conclusions consensuelles. Dans notre recherche doctorale, nous avons visé à vérifier empiriquement la THPW en cherchant à dépasser certaines limites souvent associées aux études antérieures. Pour ce faire, nous nous sommes appuyé sur le construit bidimensionnel de santé psychologique au travail (SPT) composé de bien-être psychologique au travail (BEPT) et de détresse psychologique au travail (DPT). Les construits de performance retenus concernent à la fois la performance organisationnelle et la performance individuelle. Cette dernière a été appréhendée selon sa double dimension de performance de tâche et de performance contextuelle. A travers 3 études principales réalisées à partir d’un échantillon de travailleurs issu du secteur postal et 5 études complémentaires menées auprès d’autres échantillons provenant de différents autres secteurs, nous avons étudié les liens transversaux et longitudinaux SPT-performance. Au final, l’ensemble de nos résultats vont globalement dans le sens de la THPW et lui apporte une validation empirique supplémentaire. Toutefois, les liens trouvés entre la SPT et la performance restent modérés, et ce, probablement à cause d’une limite impossible à dépasser, à savoir que dans le monde du travail, toutes les conditions de la performance ne dépendent pas seulement des travailleurs. Notre recherche met aussi en exergue le « caractère simplificateur » de la THPW. Ainsi, si la THPW concerne la performance individuelle, elle ne porte pas sur la performance organisationnelle. Si elle concerne le lien direct santé-performance, elle n’intègre pas le lien inverse. Même si plusieurs perspectives de recherche mériteraient d’être poursuivies dans la lignée des études antérieures, nous arrivons à la conclusion que c’est surtout un changement d’objectif qui doit être à présent privilégié. Il s’agirait en effet surtout de mieux comprendre les mécanismes explicatifs du lien santé-performance plutôt que de viser à attester de son existence ou de sa force selon les opérationnalisations réalisées. Cela nécessite d’identifier les mécanismes les plus plausibles au niveau causal en posant certains choix méthodologiques. Il s’agit notamment de s’écarter des études transversales corrélationnelles qui ne peuvent confirmer la causalité du lien SPT-performance. Il s’agit aussi de considérer non seulement le lien direct entre la SPT et la performance mais aussi le lien inverse qui peut aussi être en jeu dans les mécanismes sous-jacents. Les études expérimentales étant quasi-impossibles à réaliser sur le terrain, ce sont des études longitudinales en full panel qu’il convient à présent de privilégier afin de renforcer le niveau de confiance dans la plausibilité de liens causaux entre SPT et performance. Même si de telles études ne sont pas sans limites, elles peuvent contribuer à encore faire évoluer l’état des connaissances à propos de la thèse du « Happy-Productive Worker ».
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Dates et versions

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  • HAL Id : tel-03716780 , version 1

Citer

Geoffroy Douillé. Étude des liens entre santé psychologique au travail et performance. Contribution à la thèse du "Happy-Productive Worker". Psychologie. Université de Mons (Belgique), 2021. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03716780⟩
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