Dépigmentation volontaire de la peau au Cameroun, et narcissisme pathologique - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Skin bleaching in Cameroon, and pathological narcissism

Dépigmentation volontaire de la peau au Cameroun, et narcissisme pathologique

Résumé

Context: The practice of skin bleaching, a global phenomenon that has become a social phenomenon in Cameroon, is wreaking havoc on the population, to the great economic benefit of manufacturers in the cosmetics sector. It is a practice specifically reserved for women of all socio-demographic categories, initially light or dark in complexion, although men often use bleaching cosmetic products. Its takes place in a society in lack of references, which drags with it a colonial and slavery past. The literature indicates that between 27 and 93% of women bleach their skin. The categories of people exercising activities open to the public, the part of the body favored in stripping (the face), self-falsification, but also the defense mechanisms observed led us to formulate the hypothesis of the presence of pathological narcissism in people using depigmenting cosmetics. Method: Our study concerned 43 women and men, all practicing or having practiced skin bleaching in Cameroon, and aged between 18 and 59 years and over, from whom we collected data using the ethnographic snowball method, using a questionnaire, the Dysfunctional Beliefs Scale, the Pathological Narcissism Scale, semi-structured interviews, and direct observation. Quantitative data analysis was done using chi-square statistical tests, ANOVA, the correlation test. The qualitative analysis of the data was carried out with the thematic analysis of the content of the interviews of five participants, according to the criterion of reasoned choice. Results: People practicing skin bleaching in Cameroon, especially those aged 26 to 59, married or in a relationship, live in cognitive dissonance and a deprecating contingent image relative to the color of their skin, accompanied by a permanent fear of being judged by others but also by themself as unacceptable, with no value, unlovable, unrespectable. This dissonance is instrumentalized by the tyranny of the beauty industry who fuel and exacerbate their needs for approval, admiring attention and recognition, their dysfunctional beliefs, and their sense of beauty void. They use the skin as a support for narcissism, through the practice of skin bleaching as a means of self-concealment and seeking the real or perceived symbolic advantages associated with it, to solve their psychological, socio-cultural, and economic problems. Conclusion: These results permit to integrate the involuntary character of the skin bleaching in the engagement in this practice, and to take into account the interaction of psychological, social and intercultural dimensions in the therapeutic, educational and preventive care on promoting african values, by relying on a typical profile from this study. Also, adopt a more symbolic and more engaging communication approach. Build a new inner, relational, social and intercultural engineering and promote the self-awareness and a better knowledge of oneself and of the other, as soon as the culture of social and intercultural acceptance more than that of working only on self-esteem
Contexte : La pratique de la dépigmentation volontaire de la peau, phénomène mondial devenu un phénomène social au Cameroun, fait des ravages sanitaires dans la population, au grand bénéfice économique des industriels de la filière cosmétique. C'est une pratique spécifiquement réservée aux femmes de toutes les catégories sociodémographiques, au teint initialement clair ou sombre, bien que des hommes y font souvent irruption. Elle a cours dans une société en manque de repères qui traîne avec elle un passé colonial et esclavagiste. La littérature indique qu'entre 27 et 93% de femmes se blanchissent la peau. Les catégories de personnes exerçant des activités ouvertes sur le public, la partie du corps privilégiée dans le décapage (le visage), la falsification de soi, mais aussi les mécanismes de défense observées nous ont amenée à formuler l'hypothèse de l'existence d'un narcissisme pathologique chez les personnes utilisant des produits cosmétiques dépigmentants. Méthode : Notre étude a concerné 43 femmes et hommes, tous pratiquant ou ayant pratiqué la DVP au Cameroun, et âgés entre 18 et 60 ans et plus, auprès desquels nous avons recueilli des données grâce à la méthode ethnographique par effet boule de neige, à l'aide d'un questionnaire, de l'échelle des croyances dysfonctionnelles, de l'échelle du narcissisme pathologique, des entretiens semi-directifs, et de l'observation directe. L'analyse quantitative des données s'est faite au moyen des tests statistiques khi-deux, ANOVA, le test de corrélation. L'analyse qualitative des données quant à elle a été réalisée avec l'analyse thématique du contenu des entretiens de quatre participants, selon le critère du choix raisonné. Résultats : Les personnes pratiquant la DVP au Cameroun, surtout celles âgées de 26 à 59 ans, mariées ou en couple, vivent dans une dissonance cognitive et une image contingente dépréciative relativement à la couleur de leur peau, accompagnées de la peur permanente d'être jugées par les autres mais aussi par soi comme non acceptables, non valables, non aimables, non respectables. Cette dissonance est instrumentalisée par la tyrannie des industriels de la beauté qui alimentent et exacerbent leurs besoins d'approbation, d'attention admirative et de reconnaissance, leurs croyances dysfonctionnelles et leur sentiment de vide sur la beauté. Elles utilisent la peau comme un support du narcissisme, à travers la pratique de la DVP comme moyen de dissimulation de soi et recherchent les avantages symboliques réels ou perçus y associés, pour résoudre leurs problèmes psychologiques, socio-culturels et économiques. Conclusion : Ces résultats permettent d'intégrer le caractère involontaire de la DVP dans l'engagement dans cette pratique, et de prendre en compte l'interrelation des dimensions psychologique, sociale et interculturelle dans la prise en charge thérapeutique, éducationnelle sur la promotion des valeurs africaines et de prévention, en s'appuyant sur un profil-type issu de la présente étude. Aussi, adopter une approche de communication plus symbolique et plus engageante. Bâtir une nouvelle ingénierie intérieure, relationnelle, sociale et interculturelle, et favoriser davantage la conscience de soi et une meilleure connaissance de soi et de l'autre, ainsi que la culture de l'acception sociale et interculturelle que celle du seul travail sur l'estime de soi
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03852779 , version 1 (15-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03852779 , version 1

Citer

Mireille Laure Ndoungue Tsague. Dépigmentation volontaire de la peau au Cameroun, et narcissisme pathologique. Psychologie. Université de Picardie Jules Verne, 2021. Français. ⟨NNT : 2021AMIE0050⟩. ⟨tel-03852779⟩
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