Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme en France, représentant 33% des cas, suivi par le cancer colorectal et celui du poumon. Il est également le plus meurtrier, étant responsable de 18% des décès féminin par cancer.Mes travaux de thèse visent à améliorer la prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein. Pour cela, il est essentiel de prendre en compte leur qualité de vie ainsi que les caractéristiques biomoléculaires de leur tumeur. J'ai ainsi structuré mes travaux de thèse autour de ces deux axes.Concernant la qualité de vie des patientes, je suis en charge de l'analyse finale et de la valorisation de l'étude MENOCOR qui étudie l'impact de la ménopause chimio-induite (MCI) chez les femmes jeunes en âge de procréer. Dans ce manuscrit, je vous présente les premiers résultats de l'étude (impact de la MCI sur le score fonctionnel du QLQ-C30 ainsi que sur les hormones). Les patientes sont réparties en 2 groupes à la fin de l'étude selon leur statut ménopausique : ménopausées et non ménopausées. Les résultats montrent une tendance indiquant que l'évolution du score dans le temps entre les 2 groupes est différente : les patientes ménopausées voient leur qualité de vie diminuer dans le temps contrairement aux patientes non ménopausées (p=0.058). Les 2 groupes diffèrent selon l'âge (p<0,001) et les récepteurs aux œstrogènes (p=0,03). L'hormone anti-müllérienne (AMH), dont la différence entre les 2 groupes est significative à l'inclusion (p<0,001), se révèle être un marqueur utile dans la définition du statut ménopausique des patientes. Les résultats finaux permettront d'avoir des données concernant la ménopause (incidence, facteurs de risque) ainsi que son impact sur la qualité de vie afin de permettre, dans l'avenir, d'adapter la prise en charge des patientes jeunes et ménopausées de manière précoce.Je me suis également consacrée à la conception du projet AR-GBS visant à mettre au point une technique de réalité augmentée pour le repérage préopératoire des lésions infracliniques du cancer du sein. La technique de réalité augmentée qui sera développée à l'issue de cette étude permettra aux patientes de ne pas avoir recours aux techniques de repérages actuelles invasives et donc d'améliorer leur prise en charge chirurgicale et par conséquent leur qualité de vie.La caractérisation biomoléculaire des tumeurs est investiguée dans l'étude PERCEPTION qui s'intéresse à la corrélation entre les éléments figurés du sang et l'infiltration lymphocytaire tumorale chez les femmes atteintes d'un cancer du sein triple négatif. Je me suis occupée de la gestion de l'étude, de l'analyse intermédiaire ainsi que de sa valorisation. Les résultats obtenus n'ont pas permis de mettre en évidence de corrélation entre le Neutrophil-to-Lymphocyte Ratio (NLR) et le pourcentage de lymphocytes infiltrant la tumeur (TILs) (rs = -0.19, IC 95% [-0.49 ; 0.16], p = 0.3). Contrairement aux attentes basées sur la littérature existante, les résultats montrent une tendance à une corrélation positive entre le NLR et le ratio des TILs CD8/FoxP3 (rs = 0.36, IC 95% [0.03 ; 0.64], p = 0.043). En raison de la fiable taille de l'échantillon et du manque de puissance statistique, l'absence de différence observée doit être interprétée avec prudence. Il est donc nécessaire d'attendre les résultats de l'analyse finale pour conclure. Cette analyse intermédiaire a également permis d'identifier certains éléments à optimiser pour l'analyse finale telle que la méthode utilisée pour déterminer le nombre de TILs de chaque sous-population qui n'est pas suffisamment représentative de l'infiltration réelle.Ces travaux offrent ainsi des perspectives prometteuses pour améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patientes atteintes d'un cancer du sein. La poursuite de ces études permettra non seulement de confirmer les tendances observées mais aussi d'affiner les stratégies thérapeutiques adaptées aux besoins spécifiques des patientes.