Sensory experience in the newborn infant and its long term retention: An experimental analysis of odour learning in human newborn
L'expérience sensorielle du nouveau-né et sa rétention à long terme: une analyse expérimentale de l'apprentissage des odeurs chez l'enfant humain
Résumé
Our understanding of the mechanisms and timing of early olfactory memory remains scarce in
humans. Their appreciation may be useful, however, to explain how the earliest odour preferences develop
and whether these can influence behaviour in the long run. The present research aims at assessing the
development of selective responses to odours and their endurance over spans ranging from hours to over a
year. The methodological approach is experimental and “naturalistic” as it exploits a highly ecological
learning context, breastfeeding. Three objectives are pursued: 1) Confirming that newborns can acquire the
natural odours of their mother's breast; 2) Assessing whether an artificial odorant put on the breast is
encoded and retained for several hours; 3) Evaluating the long term retention of the olfactory experience
received while suckling during the first weeks of life. The results are as follows:
1) 3-4 day-old newborn detects various odorous substrates from the mother's breast (breast odour,
areolar secretions, milk) or neck. However, the simultaneous presentation of these distinct substrates
releases undifferentiated responses. Thus, newborns' attraction toward these mammary and non mammary
substrates is nearly equivalent, suggesting either that they carry common compounds or that they were all
associated with similar reinforcing events. 2) Advantage was taken of a local practice consisting in coating
breasts with a scented pomade, thus exposing the nursling to the odour of camomile. Such exposure leads to
the establishment of a significant preference for camomile in the exposed group of 3-4 day-old newborns,
but not in a non exposed group matched in age. The attractiveness of camomile equals that of the mother's
milk after on average 50% of nursing episodes with camomile present. Thus, a common reinforcing context
can lead to similar attraction responses. 3) Evidence for long term retention of the camomile odour acquired
during the first weeks of breastfeeding can be detected in age-adequate tests made at 6-8 and on 18-23
month-old. Thus, young children can retrieve odour information that was encoded at least 15.5-22.5 months
before, when the camomile-breastfeeding were discontinued.
These results confirm that maternal odours are salient cues in the environment of human newborns,
and that breastfeeding can promote lasting olfactory preferences. Such olfactory preferences are sufficiently enduring to be retained more than a year after the exposure discontinuation. Early odour learning at the breast is thus in a situation to influence the infants' behaviour when they have to respond selectively when facing diversification in the food and social domains.
humans. Their appreciation may be useful, however, to explain how the earliest odour preferences develop
and whether these can influence behaviour in the long run. The present research aims at assessing the
development of selective responses to odours and their endurance over spans ranging from hours to over a
year. The methodological approach is experimental and “naturalistic” as it exploits a highly ecological
learning context, breastfeeding. Three objectives are pursued: 1) Confirming that newborns can acquire the
natural odours of their mother's breast; 2) Assessing whether an artificial odorant put on the breast is
encoded and retained for several hours; 3) Evaluating the long term retention of the olfactory experience
received while suckling during the first weeks of life. The results are as follows:
1) 3-4 day-old newborn detects various odorous substrates from the mother's breast (breast odour,
areolar secretions, milk) or neck. However, the simultaneous presentation of these distinct substrates
releases undifferentiated responses. Thus, newborns' attraction toward these mammary and non mammary
substrates is nearly equivalent, suggesting either that they carry common compounds or that they were all
associated with similar reinforcing events. 2) Advantage was taken of a local practice consisting in coating
breasts with a scented pomade, thus exposing the nursling to the odour of camomile. Such exposure leads to
the establishment of a significant preference for camomile in the exposed group of 3-4 day-old newborns,
but not in a non exposed group matched in age. The attractiveness of camomile equals that of the mother's
milk after on average 50% of nursing episodes with camomile present. Thus, a common reinforcing context
can lead to similar attraction responses. 3) Evidence for long term retention of the camomile odour acquired
during the first weeks of breastfeeding can be detected in age-adequate tests made at 6-8 and on 18-23
month-old. Thus, young children can retrieve odour information that was encoded at least 15.5-22.5 months
before, when the camomile-breastfeeding were discontinued.
These results confirm that maternal odours are salient cues in the environment of human newborns,
and that breastfeeding can promote lasting olfactory preferences. Such olfactory preferences are sufficiently enduring to be retained more than a year after the exposure discontinuation. Early odour learning at the breast is thus in a situation to influence the infants' behaviour when they have to respond selectively when facing diversification in the food and social domains.
Les mécanismes et la dynamique temporelle de la mémoire olfactive chez l'enfant humain restent mal
connus. Leur compréhension est pourtant utile à l'explication du développement des préférences olfactives et de leur influence à long terme. Ce travail vise à examiner le développement des réponses sélectives envers les odeurs et leur rétention après des délais variant de quelques heures à plus d'un an. La démarche, la fois expérimentale et “naturaliste”, met à profit un contexte d'apprentissage écologique: la tétée au sein.
Elle comporte 3 objectifs: 1) confirmer l'acquisition néonatale des odeurs naturelles du sein maternel;
mettre en évidence l'acquisition d'une odeur artificielle lors des premiers épisodes de tétée; 3) évaluer rétention à très long terme de l'odeur acquise au sein au cours des premières semaines postnatales.
1) Le nouveau-né de 3-4 jours détecte les odeurs maternelles. Toutefois, la présentation (tests
double-choix) de substrats odorants d'origine mammaire (sein, sécrétions aréolaires, lait) et non mammaire
(cou) donne lieu à des réponses indifférenciées: les nouveau-nés sont également attirés vers ces odeurs
naturelles distinctes. Cette équivalence hédonique est explicable soit par la présence d'odorants communs
aux substrats échantillonnés, soit par leur association à des renforcements similaires. 2) L'utilisation locale
d'une pommade appliquée sur le sein a été mise à profit pour analyser l'acquisition d'un odorant exogène
(camomille) pendant la tétée. Cet odorant engage une préférence olfactive chez les enfants qui y ont
exposés au sein pendant 3-4 jours, mais pas chez des enfants qui n'y ont pas été exposés. La camomille
devient aussi attractive que le lait au bout de 3-4 jours si, en moyenne, 50% des tétées sont associée à
camomille. En somme, l'association d'odorants distincts aux mêmes renforcements peut déterminer
niveau d'attraction similaire. 3) La rétention de l'odeur de camomille acquise lors des premières semaines
de tétées est effective lors de tests réalisés à 6-8 et à 18-23 mois. Différentes épreuves olfactives adaptées
aux différents âges montrent que les enfants retiennent l'odeur exogène pendant au moins 15.5-22.5 mois
après cessation de l'exposition.
Ces résultats démontrent que: le nouveau-né humain est attentif aux propriétés olfactives de sa mère,
et que la tétée au sein est favorable à l'établissement de préférences olfactives multiples. Les préférences
olfactives acquises au sein sont suffisamment stables pour pouvoir être retenues pendant plus d'un an. Elles
sont donc en mesure d'influencer les comportements ultérieurs de choix alimentaires ou sociaux.
connus. Leur compréhension est pourtant utile à l'explication du développement des préférences olfactives et de leur influence à long terme. Ce travail vise à examiner le développement des réponses sélectives envers les odeurs et leur rétention après des délais variant de quelques heures à plus d'un an. La démarche, la fois expérimentale et “naturaliste”, met à profit un contexte d'apprentissage écologique: la tétée au sein.
Elle comporte 3 objectifs: 1) confirmer l'acquisition néonatale des odeurs naturelles du sein maternel;
mettre en évidence l'acquisition d'une odeur artificielle lors des premiers épisodes de tétée; 3) évaluer rétention à très long terme de l'odeur acquise au sein au cours des premières semaines postnatales.
1) Le nouveau-né de 3-4 jours détecte les odeurs maternelles. Toutefois, la présentation (tests
double-choix) de substrats odorants d'origine mammaire (sein, sécrétions aréolaires, lait) et non mammaire
(cou) donne lieu à des réponses indifférenciées: les nouveau-nés sont également attirés vers ces odeurs
naturelles distinctes. Cette équivalence hédonique est explicable soit par la présence d'odorants communs
aux substrats échantillonnés, soit par leur association à des renforcements similaires. 2) L'utilisation locale
d'une pommade appliquée sur le sein a été mise à profit pour analyser l'acquisition d'un odorant exogène
(camomille) pendant la tétée. Cet odorant engage une préférence olfactive chez les enfants qui y ont
exposés au sein pendant 3-4 jours, mais pas chez des enfants qui n'y ont pas été exposés. La camomille
devient aussi attractive que le lait au bout de 3-4 jours si, en moyenne, 50% des tétées sont associée à
camomille. En somme, l'association d'odorants distincts aux mêmes renforcements peut déterminer
niveau d'attraction similaire. 3) La rétention de l'odeur de camomille acquise lors des premières semaines
de tétées est effective lors de tests réalisés à 6-8 et à 18-23 mois. Différentes épreuves olfactives adaptées
aux différents âges montrent que les enfants retiennent l'odeur exogène pendant au moins 15.5-22.5 mois
après cessation de l'exposition.
Ces résultats démontrent que: le nouveau-né humain est attentif aux propriétés olfactives de sa mère,
et que la tétée au sein est favorable à l'établissement de préférences olfactives multiples. Les préférences
olfactives acquises au sein sont suffisamment stables pour pouvoir être retenues pendant plus d'un an. Elles
sont donc en mesure d'influencer les comportements ultérieurs de choix alimentaires ou sociaux.
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