La généralisation du fait urbain en ce début de XXIe siècle s’accompagne d’une mondialisation des bidonvilles et des formes de ségrégation socio-spatiale dans les métropoles. C’est contre cette dynamique globale imputée à la logique néolibérale que sont créés, dans le sillage du Forum social mondial, des réseaux d’élus locaux dont le Forum des Autorités Locales de Périphéries pour des métropoles solidaires - FALP. La thèse étudie l’émergence de ce mouvement de plus de 200 collectivités territoriales en tant qu’acteur transnational porteur de normes et de modèles à vocation universelle et ses incidences dans la gouvernance locale de politiques urbaines. Plusieurs sous-disciplines de la science politique (sociologie des mouvements sociaux, de l’action publique, des élites) sont mobilisées. Une démarche méthodologique alliant enquêtes localisées dans des banlieues membres du FALP en France, au Mali et au Sénégal et enquêtes multi-situées lors d’évènements internationaux du réseau a été adoptée. La première partie de la thèse s’intéresse aux asymétries de pouvoir dans les processus de construction et de mise à l’agenda de la question des banlieues populaires comme un problème global. La deuxième partie traite des difficultés d’affirmation d’un pouvoir local et d’une participation effective du public selon la perspective universaliste du FALP dans les contextes de la décentralisation au Mali et au Sénégal. La troisième partie pose la question des répercussions des alternatives revendiquées par le FALP dans l’action publique de ses collectivités membres à partir des cas de la gestion des ordures ménagères à Bamako et à Dakar.