Cette thèse, située dans le domaine de l’éthique médicale appliquée, intéresse tout particulièrement les soignants et les patients. Elle démontre, à travers le paradigme du théâtre, que les acteurs de soin et les patients pourraient adopter le principe du détachement. Ce principe, au même titre que les principes d’autonomie, de justice, de bienfaisance et de non-malfaisance, s’adapte parfaitement à la relation de soin. En adoptant un positionnement similaire à celui de l’acteur sur une scène de théâtre, le soignant s’appuie sur les émotions utiles à sa tâche, en laissant celles de sa vie privée hors de l’hôpital. Ainsi les deux agents de la relation de soin trouvent un équilibre, le soignant évalue la bonne distance, et le patient peut rester acteur de sa vie. Mais de principe, le détachement peut devenir une vertu : chaque soignant développe un caractère détaché l’autorisant, avec l’habitude, à soigner, décider, conseiller et éduquer les malades, mais également les autres soignants de son équipe. Ainsi, malgré la souffrance remarquée du monde des soignants, la vertu du détachement apporte un tout début de réponse à une recherche du plaisir à soigner dans la pratique des soignants. Ils peuvent enfin, aider chaque patient à aborder leur séjour hospitalier avec un état d’esprit se rapprochant de la vertu du détachement. Le plaisir et la liberté rencontrés par chacun à travers la pratique du détachement, redonnent la force de soigner aux professionnels de santé et les protègent de l’épuisement.