Mon projet de thèse portant sur l’étude des facteurs d’opportunisme chez Staphylococcus lugdunensis avait pour but de mieux comprendre comment cette bactérie commensale peut être responsable d’in- fections graves. La première partie de nos travaux a consisté en la construction chez S. lugdunensis de mutants ΔagrA et ΔARNIII, codant des régulateurs potentiellement impliqués dans la virulence, afin de les caractériser phénotypiquement et d’identifier les membres des régulons par des analyses transcripto- mique et protéomique globales. Nos résultats ont mis en évidence que AgrA est le régulateur majeur du système Agr chez S. lugdunensis et qu’il contrôle l’expression de gènes lui permettant d’être plus virulent, de s’adapter aux stress environnementaux (notamment les stress osmotique et oxydatif), d’induire la formation de biofilm ainsi que la synthèse des pigments caroténoïdes. La seconde partie de nos travaux a consisté à évaluer l’impact de la limitation en fer, qui représente un stress rencontré par les bactéries pendant l’infection, sur l’expression de la pathogénicité de S. lugdunensis. Des approches phénotypique, transcriptomique et protéomique ont été entreprises et la méthode d’évaluation de la pathogénicité de S. lugdunensis en modèle d’infection de larves de Galleria mellonella a été mise au point. Nos données ont révélé que la carence en fer chez S. lugdunensis est un stress qui favorise sa capacité à former du biofilm tandis qu’il diminue sa résistance au stress oxydatif ainsi que sa virulence. De plus, en réponse à la condition de limitation en fer, S. lugdunensis est capable de mettre en place plusieurs mécanismes d’acquisition du fer, ce qui lui apporte vraisemblablement un avantage lors de l’infection et peut expliquer en partie le caractère opportuniste de ce pathogène.