La géométrie et le mythe : Étude d’histoire européenne des institutions sur une convergence entre art et droit à la Renaissance : Les exemples de Florence et Mantoue - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Geometry and myth : A European History of Institutions study of a convergence between art and law during the Renaissance : Examples the cities of Florence and Mantua

La géométrie et le mythe : Étude d’histoire européenne des institutions sur une convergence entre art et droit à la Renaissance : Les exemples de Florence et Mantoue

La geometria e il mito : Studio Di storia europea delle istituzioni sulla convergenza tra arte e diritto nel Rinascimento : Gli esempi di Firenze e Mantova

Résumé

Since its invention by Jules Michelet, the Renaissance has been given precise forms and meaning by historians : it spanned from the 15th to the 16th century and re-awakends Antiquity in order to give the modern world a new impetus. Men who lived before these times are sometimes seen as being deep in tenebris, in an « average age », deprived of Antiquity and freedom : they are the minnows mentionned by Bernard de Chartres, but, with their feet still in muck, they had to wait for the Renaissance to be able to stand on the shoulders of giants. However, are we certain about this ? We can start by wondering if the Renaissance is really the harmonious ensemble that is often presented. Using analysis methods in which art and law meet, we have studied the formation of the cities in the peninsula from the 12th century to the 16th century, along with their institutions, laws, customs, and the visual aspect that are described by city planning and representational arts. The legal and diplomatic sources (such as city statutes, judicial authorities registers, and letters from men of power) tell us that there actually were several « Renaissances » : it is obviously true that the cities in the peninsula used both the legal realism of the Ancients and Roman law, but they also created and developed rather different models. Two of them seem relevant : in the first one, which was named « Florentine res publica » by Leonardo Bruni, the power is given to the citizens of the res, and a civic humanism centered on the figure of Cicero is established. The second one, which we have named res imperii, is rooted in Mantua : the power is attributed to the prince, thus developing a form of court humanism. From an artistic perspective, the city planning of these two types of cities, their paintings, sculptures, and architectures differ entirely. Above all these models allow the association of the judicial and artistic forms, considering that, during the Renaissance, the power of representation was at the service of the representation of power. That is why, using Erwin Panofsky’s theories on iconology, we have developed a method of legal analysis of Renaissance representational works of art, which we call « legal iconology », in order to determine two dominating forms in the representation of power : geometry, to depict power in a res publica, and myth, to depict power in a res imperii. Finally, when considering the European history of institutions, our aforementioned models, in which art and law merge, open up new horizons, but they also raise new questions regarding the contribution of the other political entities of these times : what would the Italian Renaissance have been without the Flanders realism depicted by way of oil painting ? Or without the development of Royalty in France, which made the king « an emperor in his own kingdom » ? What are the traces of Medieval Europe (and Eastern ?) in that new legal arrangement ?
Depuis que Jules Michelet a inventé la Renaissance, les historiens lui ont donné des formes et un sens précis : elle s’étend du XVe au XVIe siècle et fait resurgir l’Antiquité pour donner un élan au monde moderne ; les hommes d’avant la Renaissance sont parfois considérés comme étant plongés in tenebris dans un « âge moyen », privés d’Antiquité, de liberté : ils sont les nains dont parle Bernard de Chartres, mais, les pieds encore dans la fange, il leur faut attendre la Renaissance pour pouvoir se jucher tout à fait sur les épaules de géants. Est-ce si sûr ? Tout d’abord, la Renaissance est-elle cet ensemble harmonique si souvent présenté ? Avec le souci d’une convergence entre art et droit dans l’analyse, nous avons étudié la formation des cités de la péninsule du XIIe au XVIe siècle, leurs institutions, leurs lois, leurs mœurs, et l’aspect visuel que décrivent l’urbanisme et les arts figuratifs. Les sources juridiques et diplomatiques (statuts des cités, registres des magistratures, correspondance des hommes de pouvoir) nous apprennent qu’il existe en fait plusieurs « Renaissances », car s’il est évidemment vrai que les cités de la péninsule utilisent le réalisme juridique des Anciens et le droit romain, elles n’en créent et développent pas moins, sur ces bases, des modèles bien différents. Deux de ces derniers nous semblent pertinents : le premier, nommé res publica florentine par Leonardo Bruni, confie le pouvoir aux citoyens de la res et développe un humanisme civique centré sur la figure de Cicéron ; le second, que nous avons nommé res imperii, s’enracine à Mantoue, où il attribue le pouvoir au prince et développe un humanisme de cour. Dans les arts, l’urbanisme de ces deux types de cités, leurs peintures, sculptures, et architectures diffèrent en tout point, et surtout ils permettent d’associer la forme juridique et la forme artistique, à la Renaissance où le pouvoir de l’image se met au service de l’image du pouvoir. C’est pourquoi, à partir des théories d’Erwin Panofsky sur l’iconologie, nous avons développé une méthode d’analyse juridique des œuvres d’art figuratives à la Renaissance, que nous appelons l’« iconologie juridique », afin de déterminer deux formes dominantes de représentation du pouvoir : la géométrie, marque d’un pouvoir de res publica, et le mythe, marque d’un pouvoir de res imperii. Enfin, dans une perspective d’histoire européenne des institutions, nos modèles liant art et droit permettent d’ouvrir d’autres horizons, de nouvelles interrogations quant à l’apport des autres entités politiques de l’époque : qu’aurait été la Renaissance italienne sans le réalisme des Flandres exprimé à travers la peinture à l’huile ? Et sans le développement de la souveraineté en France faisant du roi un « empereur en son royaume » ? Quelles sont les traces de l’Europe médiévale (et de l’Orient ?) dans cette construction juridique nouvelle ?
Da quando Jules Michelet ha coniato il termine « Rinascimento », gli storici gli hanno attribuito forme e significati precisi : si estende dal XV al XVI secolo e fa ricomparire l'Antichità per dare impulso al mondo moderno; gli uomini prima del Rinascimento sono talvolta considerati come immersi nelle tenebre di un « Medioevo », privati dell'Antichità, della libertà: sono i nani di cui parla Bernard de Chartres ma, con i piedi ancora nel fango, devono aspettare il Rinascimento prima di potersi ergere sulle « spalle dei giganti ». Fu proprio così ? Innanzitutto, il Rinascimento fu davvero così armonioso come spesso viene presentato ? Nell’intento di fondere nell’analisi arte e diritto, abbiamo studiato la formazione delle città della Penisola dal XII al XVI secolo, le loro istituzioni, le loro leggi, le loro usanze e il loro aspetto così come descritti dall'urbanistica e dalle arti figurative. Le fonti giuridiche e diplomatiche (gli statuti delle città, i documenti delle magistrature, la corrispondenza degli uomini al potere) fanno capire l’esistenza di diversi « Rinascimenti », perché se è vero che le città della penisola si ispirarono ai modelli dell’Antichità e utilizzarono il diritto romano, tuttavia esse crearono e svilupparono, su queste basi, modelli molto diversi. Due tra questi modelli cittadini ci sembrano rilevanti : il primo, definito da Leonardo Bruni res publica fiorentina, affidava il potere ai cittadini della res publica e sviluppava un umanesimo civico incentrato sulla figura di Cicerone; il secondo, da noi chiamato res imperii, si radicò a Mantova, attribuì il potere al principe e sviluppò un umanesimo di corte. Nelle arti, l'urbanistica di questi due tipi di città, le loro pitture, sculture e architetture differirono in tutto e per tutto. Ciò soprattutto permette di associare forma giuridica e artistica nel Rinascimento, quando il potere dell'immagine si mette al servizio dell'immagine del potere. È per questo che, a partire dalle teorie di Erwin Panofsky sull'iconologia, abbiamo sviluppato un metodo di analisi giuridica delle opere d'arte figurative del Rinascimento, da noi chiamato « iconologia giuridica », per determinare due forme predominanti di rappresentazione del potere: la geometria, segno del potere della res publica, e il mito, segno del potere della res imperii. Infine, da una prospettiva di storia europea delle istituzioni, i nostri modelli permettono, collegando arte e diritto, di aprire nuovi orizzonti e di porsi nuove domande sull'epoca : cosa sarebbe stato il Rinascimento italiano senza il realismo delle Fiandre espresso attraverso la pittura a olio ? E senza lo sviluppo della sovranità in Francia, facendo del re un « imperatore nel suo regno » ? Quali sono le tracce dell'Europa medievale (e dell'Oriente ?) in questa nuova costruzione giuridica ?
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  • HAL Id : tel-03642015 , version 1

Citer

Anthony Crestini. La géométrie et le mythe : Étude d’histoire européenne des institutions sur une convergence entre art et droit à la Renaissance : Les exemples de Florence et Mantoue. Droit. Université de La Rochelle; Università degli studi Roma Tre, 2021. Français. ⟨NNT : 2021LAROD001⟩. ⟨tel-03642015⟩
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