L’objectif général de la thèse vise à examiner les effets d’une pratique de conseil en orientation professionnelle auprès de personnes placées sous main de justice. L’emploi est reconnu comme un levier du processus de désistance, mais les sortants de détention peinent à y accéder. Des dispositifs d’orientation sont déployés en prison afin de favoriser l’insertion professionnelle à l’issue de la peine. Au-delà de la recherche de solutions concrètes, les pratiques actuelles de conseil en orientation ont pour finalité de développer l’autonomie, la construction de soi et la capacité à construire sa vie. Ces perspectives renvoient à l’ambition de favoriser le changement de trajectoire des personnes incarcérées. Une étude est menée auprès de 32 hommes, inscrits sur un dispositif d’orientation, durant leur incarcération. Les changements sont évalués à partir de deux types de données : d’une part, les caractéristiques initiales liées aux parcours et aux connaissances relatives au projet, et d’autre part, les auto-présentations pré et post-bilan sur des dimensions psychologiques liées aux perceptions de soi, soit le sentiment d’efficacité personnelle, l’autodétermination, les attributions causales, l’estime de soi et l’image de soi. Initialement, les présentations de soi des participants ne semblaient pas fonctionnelles pour accéder à l’emploi ou à la formation. Les résultats suggèrent que l’intervention amène à une posture plus réaliste et plus adaptative en vue de la réinsertion future. Au terme de la recherche, des perspectives sont émises afin d’accompagner plus efficacement l’insertion professionnelle de la population carcérale.