L’intermittence est un trait caractéristique des écoulements turbulents. Généralement observée comme l’intensification localisée des fluctuations de champ à petite échelle, elle est à l’origine du comportement en rafale de la dissipation et du taux de transfert d’énergie. Toutefois, le caractère intermittent des champs de vitesse et de température a été également documenté dans de nombreuses observations d’écoulements géophysiques à grande échelle. L’objectif de cette thèse est précisément de caractériser l’émergence de vents verticaux intermittents et de rafales de température, dans des turbulences stratifiées des écoulements d’intérêt géophysique, comme ceux qui sont détectés dans l’atmosphère et les océans. En particulier, en utilisant des simulations numériques directes (DNSs) des équations de Boussinesq (avec ou sans rotation), j’ai exploré l’espace des paramètres dans le but d’étudier la dynamique et l’énergétique des écoulements stratifiés dans lesquels l’interaction des ondes internes et des mouvements turbulents produit des puissantes intensifications de la vitesse verticale et de la température à grande échelle. Ce phénomène est le résultat d’un mécanisme résonant que je décris à travers un modèle simple à une dimension; il se répercute sur la propriété de transport et de dissipation d’énergie de l’écoulement, influençant le mélange. L’intermittence à grande échelle détectée dans les écoulements stratifiés a été étudiée ici en utilisant de statistiques d’ordre élevé des champs pronostiques, et en particulier à travers les coefficients d’aplatissement de la vitesse verticale et de la température, qui ont un comportement non monotone avec le nombre de Froude, c’est-à-dire, le paramètre de contrôle du système turbulent considéré comme une superposition d’ondes et de tourbillons non linéaires. Les champs Eulériens sont utilisés pour caractériser la distribution de l’énergie à travers les échelles et les échanges entre énergie cinétique et énergie potentielle dans le régime résonant. Les traceurs Lagrangiens ont aussi été distribues dans les DNS pour étudier leur dispersion dans des écoulements turbulents stratifiés, développant des courants ascendants extrêmes. Finalement, la première observation radar d’un événement extrême dans le champ de vitesse verticale dans la mésosphère et la thermosphère inférieure (MLT), interprété ici comme un “super-bore”, est présentée avec une étude de la diffusion d’un scalaire passif dans un écoulement turbulent, préalable à de futures caractérisations de la diffusion scalaire passive en milieu stratifié dans le régime résonant, identifié comme avant en termes de nombre de Froude.