Food supplies and society in the countryside of the north western Bas-Maine in the XVIIIth century
Approvisionnements alimentaires et société dans les campagnes du nord-ouest du Bas-Maine au XVIIIe siècle
Résumé
In a context of « Culture of hunger » where the population is marked by the long lasting fear of food lacking, it seems obvious that the access to the food supplies constitutes a field of investigation that is interesting to understand the functioning of the country society of the North West of the Bas-Maine at the end of the XVIIIth century. The tyranny of grains directs the productions to the culture of the wheat-rye and the buckwheat as well as sweet chestnuts. The breeding for this country offers countless opportunities of supply in cattle, calves, pigs and poultry, while the butter is an important part of that traffic. The garden vegetables offer the ingredients that are necessary for the daily soup. The self-sufficiency in food supplies is a challenge and « achepter la vie » is a confession of failure that is difficult to bear. A search of the places of sale and the actors made it possible to identify some multipurpose shops, grocery stores, bakeries, butchers and inns, not to mention the auctions after death or those organized by the churches to sell the obols from parishioners. The peasants also sell their surplus directly on their closerie or farm unless they bring it to the markets and fairs. Finally, the peddlers of the Chapelle-Moche or the faux sauniers make their contribution with more unusual processes. These researches allow us to elaborate the construction of a social order. The agro-liturgical calendar, the hierarchies with (in particular) the lordly rights, the tenthes, the relations with the owners. The food tastes allow us to sketch the cultural identity of the studied zone.
Dans un contexte de « Culture de la faim » où la population est habitée par le sentiment prégnant de la peur de manquer de nourriture, il apparaît évident que l’accès aux approvisionnements alimentaires constitue un champ d’investigation intéressant pour comprendre le fonctionnement de la société rurale du nord-ouest du Bas-Maine à la fin du XVIIIe siècle. La tyrannie des grains oriente les productions vers la culture de blé-seigle et du sarrasin sans oublier l’avoine. L’élevage pour ce pays naisseur, offre des opportunités d’approvisionnement en bœufs, veaux, porcs et volailles, et le beurre dont il est fait un trafic important. Les légumes des jardins délivrent les ingrédients nécessaires à la soupe quotidienne. L’autosuffisance alimentaire est une gageure et « achepter la vie » est un aveu d’échec difficile à supporter. Une recherche sur les lieux de vente et les acteurs a permis d’identifier quelques boutiques polyvalentes, épiceries, boulangeries, boucheries et auberges, sans oublier les ventes aux enchères après décès ou celles organisées par les fabriques pour vendre les oboles des paroissiens. Les paysans vendent également leur surplus directement sur leur closerie ou métairie à moins qu’ils ne les portent sur les marchés et foires. Enfin, les colporteurs de la Chapelle-Moche ou les faux-sauniers apportent leur contribution avec des procédés plus insolites. Ces recherches permettent d’aboutir à la construction d’un ordre social. Le calendrier agro-liturgique, les hiérarchies avec notamment les droits seigneuriaux, les dîmes, les relations avec les propriétaires. Les goûts alimentaires contribuent à esquisser l’identité culturelle de la zone étudiée.
Domaines
Histoire| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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