Les actions éducatives participent à une socialisation qui doit prendre en compte l’émergence d’identités premières particulières de l’enfant afin de lui permettre la construction d’une identité secondaire par des apprentissages scolaires. C’est un processus que nous appelons “normativité” qui va permettre une équilibration et une accommodation au sens piagétien des termes, pour lui apprendre à conjuguer les différentes normes auxquelles il sera confronté. Le cadre familial où se fait la socialisation primaire impose des normes qui lui sont propres. L’institution scolaire inculque de manière implicite ou explicite des normes à dimension collective et en lien avec les apprentissages aux savoirs. L’École va imposer des formes de relations avec des règles qui lui sont spécifiques. Cette situation ne permet pas spontanément à l’enfant qui doit devenir élève, d’adopter et d’adapter des comportements et des attitudes acquises en famille. Peut également se poser la primauté de l’autorité sur l’enfant entre les parents et les enseignants. C’est à partir d’une étude menée durant la période de pandémie du COVID, en zone rurbaine, dans une petite ville ardéchoise que nous avons recueilli des données pour voir comment l’interaction entre normes familiales et normes scolaires s’établissaient. Nous avions fait le choix de faire cette étude avec des enfants qui sont à l’âge de la période de latence. Ce sont des élèves en classe de Cours Moyen (CM1, CM2) où ils finalisent leur scolarité dans l’enseignement primaire. Cette étude nous a permis de faire le constat de la construction d’une identité dynamique à partir d’un processus de normativité dans un contexte où les enfants qui ont dû adopter et adapter au sein du cadre familial, les apprentissages scolaires.