Stunting and the risk of contamination by the living environment. An anthropology of early childhood through the prism of spatial and social organizations in a disadvantaged neighborhood in Antananarivo (Madagascar)
Retard de croissance et risque de contamination par un milieu de vie. Une anthropologie de la petite enfance au prisme de l’organisation spatiale et sociale dans un quartier défavorisé à Antananarivo (Madagascar)
Résumé
Stunting, which impedes children’s physical and cognitive development, is a public health and an economic development issue. This thesis examines the social mechanisms that promote or limit exposure to pathogens in the living environments of children under five years old living in Ankasina, a poor neighborhood of Antananarivo, Madagascar. The thesis begins with a historical analysis of the socioeconomic changes that Antananarivo inhabitants have faced since the end of the 18th century. It evaluates public policies to manage excreta and household waste in disadvantaged neighborhoods, highlighting their compounding vulnerabilities because of racial and social discrimination, poverty and neglect. The subsequent ethnographic analysis describes in detail notions of and practices surrounding cleanliness and dirt. It also demonstrates a relationship between familial structure and spatial, social organization that can limit or favor young children’s exposures to waste and can result in repeated illness and growth retardation over time. The extended family structure allows a "single" mother to delegate the care of her child to other adults, who are in a hurry to render the child more independent in their mobility and feeding. These larger extended families appear to enhance young children’s exposure to an unhealthy environment, saturated by fecal and other types of waste, where the learning of gross motor skills and food consumption take place. This anthropological research contributes to the identification of social indicators and mothering, which can be strengthened in the struggle against this form of malnutrition in urban settings.
Le retard de croissance, entravant le développement physique et cognitif, pose à la fois un problème de santé publique et de développement économique. Cette thèse analyse les mécanismes sociaux favorisant ou limitant les risques de contamination par le milieu de vie d’un enfant de moins de cinq ans dans le quartier défavorisé de Ankasina à Antananarivo. Un volet historique portant sur la trajectoire sociale et économique des habitants à Antananarivo depuis la fin du XVIIIe siècle et une analyse des politiques publiques autour de la gestion des excréta et ordures ménagères dans les quartiers défavorisés soulignent une grande vulnérabilité des habitants de ces quartiers précaires à cause de la discrimination sociale et raciale, de la pauvreté et de la grande insalubrité de l’espace public. L’ethnographie permet, ensuite, une description fine des pratiques en matière de propreté et de saleté et du rôle de l’organisation spatiale et sociale, selon la structure familiale, pouvant limiter ou favoriser l’exposition précoce aux différents déchets, la récurrence des maladies et le retard de croissance des jeunes enfants. La structure familiale élargie accorde une possibilité à une mère « célibataire » de déléguer de manière récurrente en son absence les soins de son enfant aux autres personnes maternantes de la famille qui veulent le rendre précocement autonome en matière de mobilité et d’alimentation. Pourtant, plus la taille de la famille élargie est grande, plus le risque de contamination est probable à cause de l’organisation spatiale de la cour familiale, jouxtant les zones de décharge et de défécation, où se font l’acquisition de la motricité et les prises alimentaires. L’analyse de cette recherche anthropologique contribue à identifier des indicateurs sociaux et les acteurs maternants à prendre en compte et à cibler dans la lutte contre cette forme de malnutrition en milieu urbain.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
|---|