Battant en brèche l’idée répandue que les armées avaient découvert la décision de Jacques Chirac de professionnaliser les armées le 16 février 1996 et avait pris acte d’une décision qu’elles rejetaient massivement, ce travail de recherche vise à étudier les différents positionnements qu’ont les armées et plus particulièrement au sein de l’armée de Terre avec une ligne de partage entre une armée de Terre tournée vers la projection en opérations et une vers la protection du territoire. Elle s’appuie sur l’exploitation d’archives (parlementaires et particulières) ainsi que sur des entretiens auprès de hauts responsables militaires (chef d’état-major d’armées et particuliers du président de la République) et civils (ministres et responsables associatifs). La première partie explore les changements qui fragilisent le service militaire et débouchent sur le projet de l’armée mixte, préalable à la suspension du service militaire ; La deuxième partie étudie les débats internes à l’armée de Terre et aux autres armées avec des intérêts différents et des clivages marqués. La troisième partie analyse les voix qui s’expriment sur la mise en œuvre de la professionnalisation qui ne sera, en bout du compte, plus remise en cause avec une volonté de l’armée de Terre de s’abriter derrière le maintien de la capacité opérationnelle des armées. Elle évoque également le service national universel (SNU) avec la mise en perspective d’une stratégie différente de celle du service militaire au travers d’un débat mieux cadré et d’un discours uniformisé. La thèse entend restituer au mieux les débats sur le passage à l’armée de métier avec l’abandon de la conscription et vise à éclairer les échanges entre armées, à souligner les débats au sein de l’armée de Terre. Elle vise à actualiser le sujet de la conscription et à analyser l’évolution des postures sur le sujet au travers du positionnement de l’armée de Terre vis-à-vis du SNU.