La triche est un phénomène majeur, elle se retrouve à tous les stades de scolarisation indépendamment des milieux sociaux, du genre et du niveau d’étude (Murdock et al., 2001). Cette problématique a donné lieu à des recherches et investigations nombreuses mais sans questionner ce qui se joue au sein d’un collectif de tricheurs. Si repérer et quantifier les tricheurs a souvent été fait en Sciences de l’Éducation et de la Formation comme en Psychologie du Développement, cette thèse se propose de questionner ce qui se joue dans la relation entre des partenaires de triche vial’angle coopératif en milieu scolaire. Une première phase de ce travail interroge, à travers un dispositif ludique, l’engagement dans la triche en fonction de la situation de l’élève (seul ou en binôme). La deuxième interroge plus finement les comportements des élèves en les mettant face àleurs réactions. L’école républicaine a la particularité d’avoir une histoire avec chaque élève (Giust Desprairies, 2018), touchant au particulier comme au collectif, elle véhicule des valeurs prosociales, et principalement celle de la confiance (loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019). Cette rechercheproblématise cette relation de confiance entre l’élève et l’institution scolaire à travers le comportement de triche. Plus spécifiquement, il s’agit d’interroger la place de la coopération dans la triche en collectivité, la place de la règle institutionnelle dans le déploiement de ce comportement etle rôle de l’inhibition dans le bon déroulement d’une activité collective transgressive.