L'objectif de cette thèse est de contribuer, par le biais des théories économiques et psychologiques, à une meilleure compréhension des déterminants individuels pour l’engagement dans des comportements pro-sociaux et pro-environnementaux. En se focalisant sur les pratiques de mobilité individuelle puisqu'elles génèrent des externalités environnementales et sanitaires, cette thèse identifie les leviers de politiques publiques permettant de promouvoir la mobilité active (transports publics, vélo et marche). Le premier chapitre évalue l'acceptabilité d'un exemple de ces politiques, les deuxième et troisième chapitres explorent la motivation et les déterminants des intentions de report modal et le quatrième chapitre teste des interventions publiques applicables non seulement au domaine des transports mais adaptées à tout autre comportement pro-social ou pro-environnemental. Pour l'ensemble de la thèse, la Métropole de Grenoble constitue le terrain d'étude avec la réalisation de deux enquêtes et une expérience de laboratoire en ligne. Le premier chapitre étudie les déterminants de l'acceptabilité du projet de mise en place de Zones à Faibles Emissions (ZFE) restreignant la circulation des voitures les plus polluantes pour les habitants de Grenoble. Les résultats de l'analyse bivariée et de la régression logit démontrent une acceptabilité générale qui est principalement déterminée par les attitudes et perceptions individuelles positives de la ZFE et moins influencée par les caractéristiques socio-démographiques. Le deuxième chapitre analyse la relation motivation-intention de report modal et le rôle des habitudes de mobilité active dans cette relation. Se basant sur la théorie de l'autodétermination, les résultats de l'analyse de médiation par le biais des équations structurelles montrent que le développement de la motivation autodéterminée peut encourager les habitudes et les intentions de report vers des alternatives à la voiture. En revanche, le renforcement des motivations non autodéterminées peut être contre-productif. Le troisième chapitre teste l'influence de la présentation d'informations concernant les risques sanitaires de morbidités liés aux pratiques de mobilité sur les intentions de report modal. Dans une expérience de choix discret, deux types d'information sont présentés: 1) le risque cardiovasculaire public lié à la pollution atmosphérique et 2) le risque cardiovasculaire individuel lié à l'activité physique résultant de la mobilité active. Les estimations des modèles de choix discret montrent un effet significatif sur les préférences de mobilité des deux types d'information encourageant le choix d'alternatives à la voiture. Cependant, lors de la communication de ces informations, la simple mention de la possibilité de réduire les risques sanitaires semble avoir plus d'influence sur les préférences de mobilité que de préciser le taux exact de cette réduction. En adoptant une perspective plus large que le comportement de report modal, le quatrième chapitre définit deux explications principales pour le renoncement à des comportements pro-sociaux ou pro-environnementaux: 1) des intentions réelles faibles ou 2) des intentions réelles élevées avec des difficultés à les traduire en comportement réel. Ainsi, pour encourager les comportements souhaitables, ce chapitre teste dans le contexte d'un jeu de charité deux interventions : 1) une intervention d'apprentissage appliquée sur les intentions de donner de l'argent et 2) une intervention de nudge par défaut appliquée sur le comportement de don. Les résultats démontrent un effet à court terme des deux interventions avec des dons plus élevés grâce au nudge. Cependant, l'effet positif du don sur les émotions est plus important dans le cadre de l'intervention d'apprentissage.