Cette thèse explore la relation que peuvent entretenir le design collaboratif (appelé aussi co-design) et la démocratie locale via une recherche projet (Vial et Findeli, 2015). L’expérimentation, qui a pour objet la refonte du magazine municipal de la commune de Cenon, est nourrie par une réflexion sur la citoyenneté et la nécessité d’inclure l’ensemble des citoyens dans le débat de proximité. Une analyse sémiotique de la pratique (Fontanille, 2000) vient compléter une observation anthropologique du terrain et rend compte de ce que signifie « faire du design ensemble » et « faire du design avec l’Autre ». Cette recherche met en perspective la préfiguration du designer et la pratique en actes d’un collectif ; elle rend compte d’un métadesign qui déploie un dispositif (Foucault, 1977 ; Agamben, 2006) en lien avec les singularités d’un terrain. En situant plusieurs scènes pratiques (l’activité, la mise en commun et le projet), différents objets supports (les objets facilitateurs et les objets intermédiaires de conception) et quelques interactions collectives (la consultation, la participation, la coopération et la collaboration), l’analyse met en lumière la nécessité d’un design collaboratif inclusif, en prises avec les éthiques du care (Gilligan, 1982/2008 ; Laugier et Ogien, 2014). Un enjeu d’institutionnalisation sous-tend l’ensemble de cet Objet et appelle à remettre la confiance (Origgi, 2008 ; Landowski, 1989) au cœur des relations politiques.