The leadership style of Conservative Prime Ministers during PMQs from 1990 to 2019
L'expression du leadership des Premiers ministres conservateurs pendant les PMQs de 1990 à 2019
Résumé
This thesis aims to study the style of leadership of three Conservative Prime Ministers (J. Major, D. Cameron and T. May) through their performances during Prime Minister’s Question Time. The approach adopted for this study is characterised by the use of anthropological tools. The criteria for evaluating and assessing the leadership of the Prime Ministers in question are based on three fundamental elements constitutive of the political and social organisation of so-called primitive societies: kinship, territory and rituals (and symbols). Demonstrating skills in these three fields reveals to varying degrees the qualities and characteristics expected of the leader. One of the distinctive features of the leader lies in his ability to defend the group and the group's territory. To do this, he or she will have to demonstrate martial skills, using verbal attacks as the preferred weapons of his/her arsenal. The Prime Minister’s leadership will be evaluated by the quality, frequency, intensity and ritualisation of his attacks, also called FTAs and FAAs. This analysis will also highlight the individual or collective nature of the Prime Minister's leadership.Not only does the leader have the responsibility to defend the group’s territory, but also to enlarge it or consolidate its boundaries. What is referred to as the territory of the Conservative party is its principles, its doctrinal orientations and its ethos, which are in turn constituted and determined by the themes and issues defended by the three leaders of this study. This ability to defend the party's thematic perimeter relies on the Prime Minister's ability to claim competence in relation to issues generally held by the party and to accuse his or her opponent of incompetence in a bid to steal a part of their territory. Another method of consolidating the party's preferred issues is to invoke the figure of illustrious 'ancestors' by associating them with the issue defended by the leader. Furthermore, it is the leader's responsibility to strengthen the unity of the group within the territory. To this end, Conservative Prime Ministers will use the unifying and symbolic force of major party principles such as ‘One Nation’ while interpreting the concept in their own way.The third part of this thesis focuses on the representation of the leader's power. Like a tribal chief responsible for performing rituals and rites, the Prime Minister becomes the performer of such events (e.g., by conducting the rites of confrontation or of rebellion for example). This dramatic representation of the Prime Minister's authority is first of all an exercise of self-staging. To sustain the process of personalisation, the Prime Minister can reveal elements of his private life. He also stages his own speech with rituals of exaltation, or other techniques of dramatisation of his speech. His leadership is assessed on the basis of his ability to perform the ritual but also on the basis of his ability to direct the MPs. Furthermore, rites are accompanied by symbols which become effective tools in the representation of the party’s policies and principles. The leader must know how to manipulate symbols to create clear dividing lines with his opponents in order to reinforce the group's identity. Making the European Union, Labour and socialism negative symbols contributes to the identity and ideological construction of the Conservative party. The use of such rhetorical and discursive devices leads the Prime Minister to create an oversimplified mythologised political world where propaganda with populist overtones is the norm of the PMQs.
Ce travail de thèse propose d’étudier l’expression du leadership de trois Premiers ministres conservateurs (J. Major, D. Cameron et T. May) par le truchement de leurs prestations au cours des séances de questions au gouvernement (PMQs). L’approche privilégiée pour cette étude est caractérisée par l’utilisation d’outils relevant du champ anthropologique. Les critères d’évaluation et d’appréciation du leadership des Premiers ministres en question s’appuient sur trois éléments fondamentaux dans l’organisation politique et sociale des sociétés dites primitives : la parenté, le territoire et les rituels (et symboles). C’est à travers ces trois domaines que sont révélées à des degrés différents les qualités et les caractéristiques attendues du chef. Un des traits distinctifs du leader réside dans sa capacité à défendre le groupe et son territoire. Pour cela il doit faire montre de qualités martiales en utilisant l’attaque verbale comme arme de choix. Le Premier ministre, à la tribune, sera évalué par la qualité, la fréquence, l’intensité et la ritualisation de ses attaques, appelées FTAs ou FAAs. Cette analyse permettra, par ailleurs, de mettre en évidence la nature individuelle ou au contraire collective du leadership du Premier ministre.Non seulement le leader a la responsabilité de défendre le territoire, mais également celle de l’étendre ou de le consolider. Le territoire du parti conservateur est ici constitué de ses principes, de ses orientations doctrinales et de son éthos qui sont à leur tour constitués des thèmes et des enjeux défendus par les différents leaders. Cette capacité à défendre le périmètre thématique du parti repose sur les aptitudes du Premier ministre à revendiquer une grande compétence dans les domaines généralement acquis au parti et en accusant son opposant d’incompétence dans le but de s’approprier une partie de leur territoire. Un autre procédé de consolidation des thèmes de prédilection du parti consiste à invoquer la figure d’illustres « ancêtres » en l’associant au thème défendu par le leader. Par ailleurs, il incombe au leader de renforcer l’unité du groupe au sein du territoire défendu. Pour ce faire, les Premiers ministres conservateurs, dans un processus de filiation, utiliseront la force unificatrice et symbolique de grands principes du parti tels que One Nation tout en interprétant le concept à leur façon.La troisième partie de ce travail de thèse s’intéresse à la mise en représentation du pouvoir du leader. A l’instar d’un chef de tribu responsable de l’accomplissement de rituels et de rites, le Premier ministre devient l’officiant de tels événements (en conduisant par exemple le rite d’affrontement ou d’inversion ou de rébellion). Il se met littéralement en scène. Cette théâtralisation du pouvoir du Premier ministre procède tout d’abord d’une mise en scène de soi. Le Premier ministre peut, par exemple, dévoiler des éléments de sa vie privée, renforçant ainsi la personnalisation de sa fonction. Il met également en scène son propre discours à grand renforts de rituels d’exaltation, ou d’autres techniques de dramatisation de ses propos. Son leadership est apprécié à l’aune de ses capacités à la fois d’officiant du rituel mais également de ses capacités de metteur en scène. Les rites s’accompagnent de symboles qui deviennent des outils efficaces de mise en scène, mais cette fois-ci, il s’agit de la mise en scène de la politique et des principes du parti. Le leader doit savoir manipuler les symboles pour créer des clivages avec ses opposants afin de réaffirmer l’identité du groupe. Faire de l’Union européenne, des Travaillistes ou encore du socialisme des symboles négatifs contribue à la construction identitaire et idéologique du parti conservateur. Le recours à de tels dispositifs rhétoriques et discursifs amène le Premier ministre à créer un monde politique mythologisé, simplifié à l’extrême où la propagande aux accents populistes est de mise.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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