L’érosion de la biodiversité est un fait avéré. Parmi les facteurs en cause se trouvent notamment la dégradation, la perte et la fragmentation des habitats. Pour faire face à cette crise de la biodiversité, il semble nécessaire de développer des outils et de mettre en place des stratégies de gestion et de conservation adaptées à différentes échelles spatiales, du paysage à des échelles plus fines telle que l’échelle locale. En milieu forestier, les forêts de ripisylve sont des milieux à forte valeur écologique et souvent situées au cœur de forêts de plantation où la gestion sylvicole agit sur la composition et la structure des peuplements. Il apparaît donc fondamental de mieux comprendre le rôle des facteurs écologiques impliqués dans la conservation de la biodiversité au niveau de ces zones d’intérêt.En prenant comme système d’étude la ripisylve du Ciron, un site intégré au réseau européen Natura 2000 au cœur du massif forestier des Landes de Gascogne constitué de plantations monospécifiques de pin maritime (Nouvelle-Aquitaine), ce projet de thèse vise à mesurer les réponses de la biodiversité aux caractéristiques écologiques d’habitats forestiers. Ainsi, par le biais de transects transversaux au Ciron (de la ripisylve au plateau landais), des relevés associés au microclimat, aux microhabitats des arbres et du sol ainsi qu’à la structure tridimensionnelle et à la composition des peuplements forestiers ont été réalisés afin de confronter ces variables environnementales aux métriques de biodiversité issues d’un échantillonnage multi-taxa (oiseaux, plantes, lichens, coléoptères carabiques, araignées, abeilles sauvages).L'objectif de ce projet de thèse est donc (i) de mieux connaître et comprendre les relations entre assemblage et distribution de la biodiversité et facteurs écologiques à l’échelle locale mais également (ii) de mettre en avant le rôle fondamental et essentiel des forêts de ripisylve et la nécessité de les conserver, notamment dans ces matrices paysagères à forte intensité de gestion. Pour répondre à ces objectifs, cette thèse a été structurée en trois chapitres.Le chapitre 1 met en avant les profils de microhabitats associés aux arbres, ou dendromicrohabitats (DMH) - connus pour jouer un rôle fondamental dans la conservation de la biodiversité - dans les différents peuplements forestiers de la vallée du Ciron et la contribution essentielle des ripisylves dans l'approvisionnement en DMH au coeur des forêts de plantation intensivement gérées.Le chapitre 2 présente l'élaboration d'un protocole, à partir de la littérature existante, qui a permis de mettre en avant le lien entre la structure des communautés d'invertébrés (coléoptères carabiques et araignées notamment) et les caractéristiques associées aux microhabitats du sol forestier, en soulignant notamment l'importance du type de recouvrement du sol, de la diversité de la végétation et de la micro-structure. L'échantillonnage des invertébrés a également permis de souligner la présence d'espèces menacées et quasi-menacées à l'échelle nationale, et d'espèces déterminantes ZNIEFF en Nouvelle-Aquitaine.Enfin, le dernier chapitre présente les relations entre microclimat, structure tridimensionnelle des peuplements et biodiversité, notamment la végétation de la strate herbacée, les lichens arboricoles et les abeilles sauvages. Nos résultats ont montré l'effet "cooling" des ripisylves par rapport aux plantations mais également l'effet significatif des variables de structure forestières et microclimatiques sur la diversité des communautés végétales et lichéniques.L'ensemble de nos résultats a permis de souligner l'importante contribution des ripisylves pour la conservation de la biodiversité au sein du massif des Landes de Gascogne et la nécessité de développer des actions de conservation (via des schémas de gestion adaptés et efficients) à l'échelle locale aussi bien au niveau des ripisylves que des peuplements de plantation en sensibilisant les acteurs locaux.