L’étude archéologique des Parisii, un peuple installé sur la Seine d’après César, constitue l’enjeu de cette thèse. Ce peuple est associé dès le Moyen Âge à l’histoire de la capitale française actuelle, ce qui implique que son étude ait longtemps été assujettie à un discours politique. Le renouvellement des données archéologiques de ces trente dernières années mène à douter de la pertinence de l’identification d’une communauté Parisii en Île-de-France. Il s’agit de déterminer si, entre le Ve et le Ier siècles av. n. è., la région parisienne est culturellement homogène ou, à défaut, uniforme au niveau de sa structure économique et sociale. Le premier volet de ce travail est consacré aux marqueurs matériels traditionnellement utilisés dans l’étude des Parisii. Il comprend une évaluation du potentiel informatif et une synthèse des pratiques funéraires, de la monnaie et de la vaisselle céramique. Le second volet a pour objet une étude multiscalaire du peuplement dans la région parisienne. Celle-ci est fondée sur des analyses statistiques pour mieux définir les composantes du peuplement, puis sur des analyses spatiales pour décrire les dynamiques territoriales. La région parisienne s’intègre dans le schéma global d’évolution du peuplement du nord de la Gaule au second âge du Fer. Pourtant, la confrontation des données de la culture matérielle et du peuplement met en évidence des processus désynchronisés en son sein. Ceux-ci dénotent des capacités locales d’adaptation face aux phénomènes globaux, certainement liées à l’organisation variée des communautés parisiennes. L’histoire riche mise en relief par cette thèse remet en question l’existence d’une entité ethnico-politique centralisée, et souligne la complexité de l’articulation des sources historiques et archéologiques.