Au Sénégal, comme dans la plupart des pays, les femmes, bien qu’elles soient plus nombreuses, font face à des dynamiques multisectorielles dont celles liées aux faits religieux et socioéconomiques. Cette thèse traite de la place et du rôle des femmes dans les espaces publics sous l’angle de la dimension religieuse, ici l’islam et des rapports sociaux de sexe. La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude s’inscrit dans une approche quantitative et qualitative. Ces données ont été complétées par des observations sur la morphologie des espaces publics et les types de pratiques qui s’y déploient. En effet, même si la pratique des espaces publics semble à première vue égalitaire, nous verrons à travers cette étude que cela n’est pas si évident. Surtout dans un pays comme le Sénégal où le fait religieux est très prégnant et où les normes socioculturelles influencent les comportements de la société. Face à cette situation comment les femmes se démarquent et se retrouvent-elles dans ces espaces surtout religieux qui semblent être monopolisés par les hommes ? Aujourd’hui, les espaces publics se livrent comme des révélateurs de rapports sociaux, d’inégalités et de stratégies souvent adoptées par la gente féminine. Les femmes par le biais du religieux reconquièrent les espaces publics à travers de multiples pratiques souvent « voilées ».