Les initiatives citoyennes ascendantes et collectives font l’objet d’une attention croissante dans le champ politique et scientifique. Dans des territoires considérés comme en marge, elles concentrent les espoirs en répondant à des besoins jusque-là laissés sans réponse par le marché et les pouvoirs publics. Si leur potentiel en matière d’innovation sociale suscite l’intérêt, la thèse se focalise sur des initiatives ordinaires qui animent les territoires sans avoir été jusque-là envisagées comme partie prenante des processus de développement. Les initiatives festives étudiées témoignent, au-delà des seules festivités qu’elles organisent, des multiples enjeux et dynamiques relationnelles des territoires ruraux contemporains. L’objectif de la thèse est de comprendre le rôle de ces initiatives dans la fabrique territoriale. Elle interroge leurs capacités à renouveler les rapports sociaux localisés et à interpeller les modèles et trajectoires de développement. À la croisée de la géographie sociale et du développement territorial, la thèse s’inspire des apports de la sociologie interactionniste pour saisir la dimension spatiale des dynamiques relationnelles qu’elles suscitent. Fondée sur une analyse croisée de trois initiatives festives (bar associatif, festival, comité des fêtes) situées en Mayenne (Ouest de la France), la thèse s’appuie sur une méthodologie mixte croisant des approches qualitatives et quantitatives. En mettant en lumière leurs trajectoires respectives, elle introduit une réflexion autour de la régénération des solidarités rurales, des lieux de sociabilité et des projets de (tiers) lieux ainsi qu’à propos de l’élaboration et la diffusion des représentations territoriales.