La thèse aborde un modèle d'épopée centré sur la dimension de la louange. Ce type d'épopée ne coïncide qu'en partie avec l'épopée classique et est centré sur la figure d'Héraclès. L'éloignement du modèle homérique explique notamment la condamnation contre cette épopée prononcée par Aristote dans la Poétique en base à sa dimension biographique et trop subjective. La thèse soutient que cette épopée de louange n'est pas un aspect secondaire de la tradition, mais qu'elle est aussi à la base de l'épopée homérique qui présuppose des modèles perdus, fondés précisément juste sur la louange de personnages du passé en parallèle avec la tradition de l'ancien orient. À cet égard, le parallèle avec l'épopée latine est important. Dans cette tradition la louange constitue la base de toute la tradition épique dans son développement ultérieur et juste dans l'antiquité tardive. Après avoir développé cette thèse en relation avec les poèmes épiques du classicisme jusqu'à l'hellénisme, la thèse aborde la question de l'épopée de l'Antiquité tardive alors que s'instaure un nouveau modèle d'épopée. Dans cette période on assiste à une forme de renaissance de la poésie qui se base sur le contexte de l’Égypte et qui propose une nouvelle forme littéraire éloignée du classique et fondé sur l'élément de la louange inspiré au modèle idéale fondé par la rhétorique de la deuxième sophistique. Cette nouvelle épopée se nourrit d'éléments littéraires complexes comme celui du genre hymnique, mais aussi d'aspects liés à la rhétorique et au genre épidictique, notamment des aspects qui sont désormais corrélés dans cette nouvelle épopée. Cette synthèse basée sur la dimension de l'éloge n'est pas seulement un appauvrissement de la richesse par rapport à la grandeur et à la complexité de l'épopée classique, et donc une forme de décadence, comme on l'a aussi cru, mais c'est aussi l'effort d'en découvrir les racines en faisant une déconstruction consciente. Cette nouvelle tendance offre aussi un renouvellement de contenus. Comme on peut voir dans les œuvres d'Ausone, de Claudien, de Nonnos, de Dracontius elle s'inspire surtout à la tradition orphique et pythagorique en relation à la tradition littéraire homérique. Dans cette dimension on ouvre une nouvelle importance à Hercule interprété comme figure du Temps, par l'orphisme. Cette interprétation maitrise la tradition des Gaules sur Ogmios, mais aussi Melqart, L'Hercule de Tyr, mais reprend aussi un rôle politique par rapport à l'exaltation des empereurs chrétiens qui à partir de Theodose le grand, aimaient se refaire à la figure du héros comme exemplum virtutis.