Plus d’un demi-siècle après l’indépendance du Congo, les langues nationales sont toujours marginalisées et exclues de toute activité relative à la vie officielle. Le français est l’unique langue officielle du pays. Le Congo s’inscrit ainsi dans le cadre des pays africains qui pratiquent une politique linguistique d’expectative. Tout de même, le pays a toujours tenté et tente de mettre en place les politiques sociales en vue de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Le dernier Plan National de Développement 2018-2022 est prioritairement axé sur le renforcement de la gouvernance ; la réforme en profondeur du système éducatif et de la formation qualifiante et professionnelle ; et la diversification de l’économie. Cependant, cette réforme prônée ne fait aucunement mention de la question linguistique, quoique le système éducatif congolais soit confronté à un sérieux problème qui semble toujours être ignoré, celui de la langue française comme unique langue d’enseignement. Il a été clairement démontré, dans ce travail, que malgré le multilinguisme qui, pour certains semble être un écueil pour le développement social, à l’heure actuelle une éducation de qualité au Congo en vue du développement, passe par l’utilisation des langues nationales congolaises dans le système éducatif. Car, le développement durable est un développement inclusif, qui tient compte des réalités sociales, des pratiques langagières des populations concernées, de la diversité linguistique et culturelle. Cette étude essaie donc de présenter le rôle inéluctable des langues nationales dans le processus de développement du Congo à partir de leur intégration dans le système éducatif, les approches par excellence à adapter à la réalité congolaise parmi celles utilisées dans d’autres pays africains, ainsi que les stratégies appropriées pour la réussite d’un tel programme.