From strict separation to the promotion of « gender-mixing » : a sociohistorical and ethnographic analysis of gender coexistence in prisons
Du « mélange des sexes » à la « mixité » : une analyse sociohistorique et ethnographique de la coprésence des hommes et des femmes en prison
Résumé
The issue of the co-presence of both sexes has never ceased to preoccupy the penitentiary system. Female prisoners are usually incarcerated in small quarters within male prisons. Inspired by interactionist sociology, sociology of prison and sociology of gender, this thesis examines the history of the co-presence of sexes and its regulations, as well as the experiences of prisoners in mixed-gender prisons today. To carry out the research, a plural methodology is implemented: analysis of archives and historical documents related to gender mixing in correctional facilities (from the eighteenth century to the present day); semi- structured interviews with male and female prisoners and various prison stakeholders (wardens, other professionals,etc.); and observa- tions of mixed-gender activities in two penitentiary establishments. On one hand, the sociohistorical analysis shows that the “mixing of sexes”, once considered a source of disorder and amorality to be combated in the nineteenth century, has gradually been converted into the idea of “gender mixing”, associated with equality and “normalization”. On the other hand, the ethnographic research enables us to understand the social economy of relations and interactions among prisoners, as well as the gendered norms that permeate them. This thesis therefore significantly contributes to our understanding of engendered regimes both within and beyond prisons by challenging the gendered dynamics of the co-presence of sexes.
La question de la co-présence des sexes traverse l’histoire de l’institution pénitentiaire. En effet, les femmes détenues sont le plus souvent incarcérées dans des petits quartiers au sein de prisons pour hommes. Inspirée par la sociologie interactionniste, la sociologie carcérale et la sociologie du genre, cette thèse examine l’histoire de la coprésence des sexes et de ses régulations, ainsi que les expériences vécues par les détenu·es dans les prisons mixtes aujourd’hui. Pour la réalisation de la recherche, une méthodologie plurielle est mise en place : analyse des archives et documents historiques relatifs à la mixité dans les lieux de détention (depuis le XVIIIe à nos jours) ; entretiens semi-directifs avec des hommes et femmes détenu·es et avec différent·es acteur·rices des prisons (surveillant·es, interve- nant·es divers·es, etc.) ; et observations des activités mixtes au sein de deux établissements pénitentiaires. D’un côté, l’analyse sociohistorique démontre que le « mélange des sexes », autrefois considéré comme source de désordre et d’amoralité à combattre au XIXe siècle, s’est converti progressivement en l’idée de « mixité », associée à l’égalité et la « normalisation ». De l’autre, l’enquête ethnographique permet de saisir l’économie des relations et interactions entre les détenu·es, ainsi les normes genrées qui les traversent. Cette thèse contribue ainsi à la compréhension des régimes du genre tant au sein des prisons qu’en dehors de celles-ci en questionnant les dynamiques sexuées de la coprésence de sexes.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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