Ce travail de thèse se penche sur la question de la construction de l’événement Printemps arabe opéré au travers deux quotidiens libanais. Nous abordons, dans un premier temps, le concept de « couverture médiatique », que nous appréhendons au regard de l’approche constructiviste des médias. Pour ce faire, nous choisissons d'étudier comparativement les contenus des couvertures médiatiques diffusées par an-Nahar et al-Akhbar. Plus précisément, nous délimitons notre corpus à un événement en particulier de 2011 à 2013. Notre méthodologie se base sur l’analyse de contenu. Notre hypothèse centrale est que les deux quotidiens s’approprient l’événement en le libanisant. Ils créent une représentation du Printemps arabe, leur permettant de passer l’événement du réel au statut d’événement médiatique compréhensible à leur public, à l’aune des aspirations libano-libanaises. En ce sens, les médias diffusent en société différentes visions des événements se déroulant dans le monde. Celles-ci sont donc le résultat d'une médiation effectuée notamment au travers l’agenda setting, la newsworthiness, la loi de proximité et le gatekeeping. Par cette démarche, nous arrivons à la conclusion que les deux couvertures médiatiques à l'étude présentent des similitudes, mais se différencient surtout du point de vue de leur contenu. Fait intéressant, différents facteurs expliquent ces différences de contenu ; les principaux à l'œuvre dans notre travail étant les facteurs politiques, culturels, etc. ces facteurs semblent être impliqués dans la production des contenus médiatiques d'information et apportent une explication quant aux différences de contenu observées d'un média d'information journalistique à l'autre.