Dans cette thèse je reviens sur l'investigation du terme allemand Bemächtigungstrieb utilisé par Sigmund Freud pour désigner l'idée de pulsion d´emprise. L'objectif de cette recherche est la réévaluation translationnelle et historique dans le domaine de la psychanalyse, principalement en raison du fait qu'au Brésil, son utilisation se fait traditionnellement sous forme de domination. Pour étayer ces articulations, je reviens aux travaux de Freud sur la pulsion de saisie, en utilisant les provocations de Jacques Lacan, Piera Aulagnier et d'autres théoriciens pour souligner son importance dans la constitution psychique et dans les manifestations psychopathologiques. La construction s'est réalisée selon deux axes centraux qui aboutissent à la construction de la métapsychologie jusqu'aux psychopathologies de la pulsion d'emprise, qui rassemble les caractéristiques de cette force dans des instruments conceptuels, qui permettent de défendre une nouvelle position conceptuelle. Dans cette réinterprétation, la pulsion d´emprise est illustrée dans les manifestations de la subjectivité, telles que prendre, s'accrocher, dominer et s'approprier. Dans le premier axe, je présente la discussion à prédominance historique, abordant la traduction, les différentes approches et les enjeux qui les entourent. Le résultat de ce premier axe est la construction d'une perspective qui, au lieu de la pulsion de domination, défend la traduction du Bemächtigungstrieb dans la version de la pulsion d'emprise, et la définit ainsi: c'est la force engagée à prendre le contrôle du pouvoir. le psychisme dans sa relation avec le monde, c'est-à-dire le pouvoir de faire l'œuvre de création dans la venue du sujet psychique. De ce point de vue, je propose une instrumentation de cette force, dans son opérationnalité, où je présente les trois étapes de la pulsion d´emprise : dans la première étape, la faire une prise; dans le deuxième, se faire tenir, et dans le troisième et dernier, se faire tenir. Dans un raffinement de la dynamique pulsionnelle, j'utilise la notion de passivation immanente dans la création de la troisième étape d'emprise pour clarifier la spécificité de la prise en charge. Dans le deuxième axe, je me concentre sur la démonstration de l'hypothèse en utilisant la clinique de l'autisme pour révéler la pulsion d´emprise dans sa manifestation pathologique. Comme support méthodologique j'utilise la logique de pathoanalyse donnée par Schotte, pour donner de la visibilité à la pathogenèse de l'emprise, effet des complications de la temporalité de la pulsion. Le point central de la pulsion d´emprise en charge dans l'autisme réside dans le suivant: dans le fonctionnement autistique, il est possible d'observer clairement la première étape de faire une une prise, qui consiste à réaliser la capture, ainsi que la deuxième étape, qui consiste à réaliser la capture, mais, surtout, elle met en évidence l'inexistence de la dimension tiers de la pulsion d´emprise en charge, qui, comme effet original, ne construit pas le point qui permet à l'enfant de passer d'être attrapé à être attrapé par l'autre. La démonstration de chaque élément temporel est réalisée dans deux cas, le premier étant celui du garçon de 13 ans Naoki Higashida, à travers l'analyse de son œuvre « Ce qui me fait sauter », et l'autre, du garçon de 4 ans. -le vieux Léo exposé dans l'ouvrage «Médiation et autisme: Bricoler une solution pour chacun », de Vivès et Orrado (2021). Ainsi, la conclusion expose un nouveau fondement de la pulsion, exprimé dans la psychopathologie des crises, fournissant des éléments pour examiner la pathogenèse en question. En bref, c'est la présentation d'une approche des mécanismes qui deviennent malades à cause de l'état de cette pulsion, permettant l'expansion des interventions dans le traitement de cette manifestation.