Dans les différentes approches de création musicale contemporaines, la dimension spatiale du son est une dimension composable essentielle. La spatialité du son y est souvent réduite à la spatialisation et à la modélisation acoustique de salle. La pratique de la spatialisation convoque généralement des modèles de représentation de l’espace dominés par des représentations euclidiennes. En dépit de ce constat, bien que moins répandues, de nombreuses approches de l’espace coexistent sans pour autant être accompagnées de représentations adaptées. Cette dualité rend nécessaire l’exploration des enjeux musicaux et technologiques inhérents à la conception des représentations avec lesquelles les compositeurs travaillent les qualités spatiales du son. Dans cette thèse, nous défendons l’idée que la création de représentations opératoires pour le traitement spatial du son, associées à une pratique de composition, engendrent une approche singulière et partageable de l’espace. La première partie du texte remet en question la pensée euclidienne de l’espace en musique et explore la dimension graphique des représentations opératoires pour le traitement spatial du son. La seconde partie est consacrée à l’étude du traitement spatial par décorrélation des signaux en ambisonie à l’échelle du moteur de traitement. Enfin, la troisième partie met en lumière des approches compositionnelles personnelles. Chacune de ces parties présente des contributions musicales et logicielles issues d’une méthodologie de recherche-création regroupées sous forme de contribution aux bibliothèques Faust abc.lib et hoa.lib ainsi que des compositions électroacoustiques originales.