Cette thèse étudie le mouvement de la Nouvelle Reconstruction Rurale (NRR) sous l'angle du développement durable, en prenant l'exemple concret du village de Sancha, une communauté rurale de la province du Guangxi en Chine. Initié en 2003, la NRR est un réseau national de projets de développement qui réunit des intellectuels, des étudiants et des organisations dont l'objectif estd'expérimenter différents modèles de développement agricole et rural en Chine. Comme alternative à l'industrialisation agricole, la NRR favorise la coopération entre les petits agriculteurs, le savoir-faire local et l'agro-écologie pour le développement durable de l'agriculture. Afin de comprendre ses caractéristiques institutionnelles, son fonctionnement et son impact, nous avons mené une enquête dans le village de Sancha pour collecter des données sur les comportements socio-économiques de petits exploitants agricoles, et proposé trois études de cas sur la NRR. Nos analyses empiriques suggèrent que la NRR a promu le développement de l'agriculture biologique dans le village. Les activités sociales sont efficaces pour la construction du réseau social via lequell'agriculture biologique a été diffusée rapidement. Néanmoins, sans la formation technique suffisante et continue, les paysans récemment convertis à l'agriculture biologique tendent à sur-utiliser l'azote et perdent leur avantage environnemental dans la riziculture. Pour améliorer la performance des petits paysans, l'apprentissage participatif social paraît utile mais limité car les petits agriculteurs sont plutôt tirés par la performance économique que par la protection environnementale. De ces résultats, nous recommandons un partenariat Etat-société civile qui combine les services d'extension agricole du gouvernement et la reconstruction rurale ascendante pour l'objectif commun d'une agriculture durable en Chine.