Cette thèse met en question la place du territoire dans les missions universitaires à partir de deux cas d’étude Syracuse University (État de New York, États-Unis) et Paris Nanterre (France). L’analyse propose le concept d’implication universitaire et interroge alors les positionnements et actions volontairement entrepris par des universités ou des universitaires envers et avec des acteurs non académiques pour apporter une contribution à la société dans le cadre de leurs missions et activités universitaires. L’approche comparée met en regard deux universités qui portent une posture d’université engagée comme levier de différenciation et d’attractivité institutionnelle en fonction de leurs modèles nationaux respectifs. L’analyse de la mise en œuvre de cette posture d’implication met en lumière les contrastes de moyens d’action des deux établissements, tout en distinguant des logiques de territorialisation communes : le territoire de l’université est à la fois cadre d’inscription, terrain d’investissement et enjeu de transformation et de délimitation. L’échelon des enseignants-chercheurs est enfin étudié dans ses rapports avec l’institution de rattachement, mettant en lumière à la fois les types d’incitations adressées par les universités à leurs membres pour les intégrer à leurs projets et politiques d’implication territoriale, et les stratégies des enseignants-chercheurs à l’égard de leur établissement.