La période actuelle voit grandir la part de travailleurs « militants » ayant expressément choisi leur occupation en réponse au besoin de défendre des intérêts collectifs et d’apporter des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux. Ils espèrent trouver dans les organisations dites « hybrides » combinant activité marchande et mission sociale un cadre de travail permettant d’aligner leurs valeurs et leur profession. Or, les logiques divergentes à l’oeuvre dans ces organisations tendent à les soumettre à d’importantes tensions, amplifiées ou atténuées par le contexte organisationnel. Sur le terrain de l’économie solidaire, nous explorons les réponses à ces tensions et les pratiques organisationnelles pouvant apporter un soutien à ces travailleurs. Nous identifions la façon dont l’individu donne du sens aux contradictions persistantes par le récit. Nous démontrons le support organisationnel rendu possible par la mise en oeuvre de standards de responsabilité sociale de l’organisation (RSO). Nous vérifions l’impact de l’engagement social personnel sur la satisfaction concernant la RSO et l’intention de « lancer l’alerte » en cas de dérive éthique perçue, comparé à d’autres antécédents.