Après la révolution de Janvier 2011, la société tunisienne a connu un retour excessif des islamistes extrémistes sur la scène politique et sociale. Ainsi, les partis politiques, les associations et la société civile ont retourné autour des questions qui concernent les libertés publiques, le Code du Statut Personnel et les droits des femmes. Tout débat concernant le statut du féminin en Tunisie est revenu un sujet d’actualité. La femme tunisienne s’est retrouvée, par conséquent, face aux mêmes problèmes que ses ancêtres. En dépit de son éducation, ses acquis sociaux et sa forte présence dans les administrations publiques et les différents secteurs culturels et économiques, elle doit lutter de nouveaux pour sa liberté, ses acquis, sa condition sociale, mais aussi pour son identité menacée et sa culture territoriale. Le sujet de réflexion de ma recherche a été soulevé suite à ces événements sociopolitiques, qui ont secoué le quotidien de la société tunisienne. Il est ainsi structuré autour des articulations possibles, entre l’appartenance culturelle arabo-musulmane et la société mondialisée d’aujourd’hui, et basé particulièrement sur l’apparence vestimentaire de la femme tunisienne. Mon projet de recherche articule donc la création vestimentaire avec une étude sur la place des femmes dans la société tunisienne aujourd'hui, dans un questionnement sur l’héritage de la tradition et ses interprétations. J’essaie en effet de mettre en évidence un vêtement féminin tunisien, qui pourrait apparaître comme authentique, dans le contexte complexe et conflictuel de l’après-révolution.