Money or your pen? : the professional trajectories of journalists in the world of financial information
La Bourse ou la plume? : les trajectoires professionnelles de journalistes dans le monde de l'information financière
Résumé
This thesis deals with the professional trajectories of journalists who worked in the world of financial information between the 1970s and the beginning of 2010. The analysis aims to show the conditions for the emergence of a new historical type of journalism in a context of financialization. How were journalists attracted to this world and engaged in a profession formerly known as venal? To answer this question, the investigation relies on various methods (statistical analysis of sequences of activities, qualitative analysis of biographical accounts, content analysis and archives). The first part describes the evolution of the economic sector of the press, the logic of individual mobility in this world, and the normative structure of the world of financial information. These analyses highlight the emergence and rapid changes in an opportunity structure that has attracted journalists to an uncertain world. The second part is devoted to the statistical analysis of the individual trajectories of journalists in the world of financial information. Stabilized forms of professional trajectories are identified and explained, as well as the phenomenon of dispersion of trajectories towards non-journalistic activity sectors, which is gaining momentum. In the third and final part of the thesis, the biographical narratives of current and former financial journalists are in order to understand, in an ideally-typical approach, the ability of journalists to preserve an ordinary sense of their own authenticity, in a world marked by growing uncertainty. Finally, there is evidence that journalists, without necessarily being bound together by a concrete collective, form a community of memory that allows them to collectively frame the biographical risks related to the turning points of their working life. The thesis can thus contribute to sociological research on the relationship between journalism and the market in the context of financialization, and is in line with surveys that describe journalists as "interpretive communities" rather than a professional group.
Cette thèse prend pour objet les trajectoires professionnelles des journalistes qui ont exercé, entre les années 1970 et le début des années 2010, dans le monde de l’information financière. Leur analyse vise à montrer les conditions d’émergence d’un nouveau type historique de journalisme dans un contexte de financiarisation. Comment des journalistes ont-ils été attirés dans ce monde et se sont-ils engagés dans un métier autrefois réputé vénal ? Cette question est traitée dans une enquête fondée sur des méthodes variées (analyse statistique de séquences d’activités, analyse qualitative de récits biographiques, analyse de contenu et d’archives). La première partie décrit l’évolution du secteur économique de la presse, les logiques de mobilité individuelle dans ce monde, et la structure normative du monde de l’information financière. Ces analyses mettent en évidence l’émergence et les mutations rapides d’une structure d’opportunités qui a attiré les journalistes dans un monde incertain. La deuxième partie est consacrée à l’analyse statistique des trajectoires individuelles des journalistes dans le monde de l’information financière. Les formes stabilisées de trajectoires professionnelles sont identifiées et expliquées, ainsi que le phénomène de dispersion des trajectoires vers des secteurs d’activités non-journalistiques, qui prend de l’ampleur. Dans la troisième et dernière partie de la thèse, les récits biographiques d’actuels et d’anciens journalistes financiers sont comparés afin de comprendre de manière idéale-typique la capacité des journalistes à préserver un sens ordinaire de leur propre authenticité, dans un monde marqué par une incertitude croissante. Il apparait en filigrane que les journalistes, sans être nécessairement liés par un collectif concret, constituent une communauté de mémoire qui leur permet d’encadrer collectivement les risques biographiques liés aux tournants de la vie professionnelle. La thèse peut ainsi contribuer aux recherches sociologiques consacrées aux rapports entre journalisme et marché dans le contexte de financiarisation, et s’inscrit dans la lignée des enquêtes qui décrivent les journalistes comme un ensemble de « communautés interprétatives » plutôt que comme un groupe professionnel.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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