A la fois expérimentale et théorique, cette recherche s’attache à aborder la problématique de l’avancée en âge en combinant sociologie et clinique. Ainsi, l’établissement médico-social devient terrain d’enquête et laboratoire, pour éclairer les phénomènes relatifs aux personnes vieillissantes. Par-delà la complexité et l’hétérogénéité des vieillissements, c’est l’articulation nature/culture qui est ici interrogée au regard des processus anthropologiques. En rupture avec la dichotomie « individuel et collectif », cette thèse invite à aborder le social par la dialectique du singulier et de l’universel. Prenant appui sur une anthropologie, il s’agit de distinguer cliniquement l’incorporation qui relève du traitement gestaltique biologique ; et l’appropriation/négociation qui relève de l’analyse sociologique. Cette approche conceptuelle et clinique permet d’analyser les situations sociales en interrogeant la prise et déprise historique relative au vieillissement. Par analogie, la problématique du désir est questionnée à partir de la valorisation naturelle et de l’appréciation/autorisation qui pose axiologiquement l’engagement et le désengagement éthique. Ce mode de pensée, compris comme autant d’hypothèses vérifiables par la clinique, sert de cadre théorique pour initier une discussion épistémologique et une justification méthodologique. Cette démarche favorise l’élaboration d’une approche sociologique par le métier, au fondement de l’altérité. En posant les prémices d’une alliance professionnelle dans le secteur médico-social, cette thèse vise à revisiter les savoirs sur l’humain dans sa spécificité.