Cette thèse retrace l’histoire de la marionnette au Liban depuis ses premières apparitions à la télévision libanaise jusqu’à nos jours constituant la première étude universitaire d’ensemble sur le sujet. Elle vise à mettre en lumière la multiplicité de ses formes et examine ses divers usages, en se concentrant sur trois périodes successives : le tournant des années 1960, la guerre civile (1975-1995), l’après-guerre civile. À la faveur de cette étude, il apparaît que chacune de ces périodes a été marquée par une série d’innovations, que ce soit du point de vue de la formation des marionnettistes, des techniques de manipulation, du castelet polyfonctionnel ou encore du réalisme des marionnettes. Le Liban a toujours été un territoire d’échanges et de confrontations culturels, ayant accueilli divers peuples réfugiés, et chacun a participé à l’édification de son identité. Les compagnies de théâtres de marionnettes, ayant presque toutes été fondées dans un contexte de guerre, essayent de donner à leurs spectacles une forme de ‘’libanité’’, en s’appuyant sur des traditions, que ce soit le théâtre d’ombres ou les récits folkloriques, ou sur les contes de la littérature classique, orientaux et occidentaux. Mais les compagnies s’inspirent aussi de l’actualité et des réalités quotidiennes pour créer des spectacles. Ce travail rend également compte des grandes innovations apparues progressivement dans le théâtre de marionnettes, La thèse s’attache enfin aux usages de la marionnette, et montre que, loin d’être seulement un divertissement, elle joue un rôle tant éducatif que thérapeutique, en particulier auprès des enfants réfugiés.