Cette thèse a eu un double objectif : d’une part métrologique, en regard de l’évaluation de la reproductibilité des paramètres spatio-temporels, cinématiques et de l’activation musculaire, obtenus par l’Analyse Quantifiée de la Marche (AQM) et par l’électromyographie dynamique de surface (EMGs) pendant l’acquisition de la marche des nourrissons ; et, d’autre part physiopathologique, en regard des possibles différences de l’acquisition de la marche autonome des nourrissons avec une paralysie cérébrale unilatérale (PCU) par rapport aux nourrissons au développement typique (DT). L’étude métrologique a montré que 64% des valeurs l’erreur standard de mesure inter-sessions et inter-cycles de la cinématique dans les deux groupes étaient acceptables (< 5°). Les enveloppes EMGs des muscles distaux du côté affecté des nourrissons avec PCU ont présenté la meilleure reproductibilité. La variabilité intrinsèque (inter-cycles et inter-sujets) de la marche a été dominante chez les nourrissons, exprimant une large immaturité, dépendante du type de paramètre étudié, de la présence de l’atteinte motrice et du segment anatomique impliqué. L’étude de comparaison des 2 groupes a montré une asymétrie temporelle, une rétraction pelvienne et une rotation externe de l'angle de progression du pas du côté affecté des nourrissons avec PCU et aucune différence des activations musculaires. Plusieurs axes possibles de thérapie précoce chez les nourrissons avec PCU émergent de ces résultats. L’AQM et l’EMGs pourraient être utilisées comme critères de jugement pour les études d’intervention précoce chez les nourrissons avec une PCU, mais dans l’hypothèse d’effets attendus majeurs.