Anatomy of the Suburban Metropolis : Labor Earnings, Large Scale Commuting, and Social Discontent
Anatomie de la métropole périurbaine : revenus du travail, navettes domicile-travail et mouvements sociaux
Résumé
The location of jobs and populations has changed significantly over the last half century, with the rise of car use and the increase in home-to-work distances. This development has led to emergence of the extit{suburban} metropolis, symbol of a new urban equilibrium. In France, the Yellow Vests ( extit{Gilets jaunes}) movement has been the emblem of the call into question of this equilibrium. The importance of the mobilization has shed light on the reliance of individuals on car in their daily life and the place of the suburban metropolis in the reshaping of the organization of the production. A substantial share of the territory was blocked from the first Act of the movement's mobilization, underlying the need to better understand the spatial reshuffling of opportunities in recent decades.This dissertation aims to shed light on the role of territories, both physical and digital, in the formation of individual choices. Its chapters contrast the effect of public policies on individuals depending on their place of living. They also provide insights for their efficient implementation accounting for the local contexts. Finally, through the study of social discontent, this thesis provides a better understanding on the dynamics of protests against public action.The first two chapters focus on the evaluation of the public policies and their heterogeneous impact among places. The last two chapters study the Yellow Vests movement, which is rooted in the evolution of the metropolitan landscape. The first chapter examines the effect of labor market reforms, implemented in the turn of the 2000s, on individuals' labor earnings. Particularly it focuses on the disparities between men and women, and between places. Its shows that these social policies have contributed to the reduction of inequality between rural and urban municipalities. The second chapter describes how transportation infrastructure programs contributed to the making of the suburban metropolis, through a case study of Paris urban planning in the second half of the XXst century. It shows that rail (RER) and road (highways) improvement were actually complement to support the geographic extension of the metropolis. These two chapters hence provide a background of the development of the French society in the last decades.However, this long-term dynamics have been attenuated, if not reversed, since the beginning of the 2010s. Indeed, labor earnings inequality have tended to increase again in the wage of the 2008 financial crisis and the use of individual cars has no longer been favored by public authorities, in a context of increasing fuel prices and ecological concerns. In this context the surge of the Yellow Vests movement was a surprise. The third chapter described this mobilization. It provides evidence that the protest is tied with individuals' mobility constraints and thus linked with the development of the suburban metropolis. The fourth, and last chapter, study the dynamics of the movement. It shed light on the interplay between the development of online territories and offline actions, which explains how the movement was able to gather protesters from remote locations on the first day of road blockades.
La localisation des emplois et de la population a considérablement évolué au cours du dernier demi-siècle, avec le développement de l'usage de la voiture individuelle et l'augmentation des distances domicile-travail. Cette évolution a conduit à l'émergence de la métropole périurbaine, symbole d'un nouvel équilibre urbain. En France, le mouvement des Gilets jaunes a été l'emblème de la remise en cause de cet équilibre. L'importance de la mobilisation a mis en lumière la dépendance des individus à la voiture dans leur vie quotidienne et la place de la métropole périurbaine dans la réorganisation de la localisation de la production. Une part importante du territoire a été bloquée dès le premier acte de la mobilisation du mouvement, en particulier en périphérie des centres urbains, ce qui souligne la nécessité de mieux comprendre cette redistribution spatiale des opportunités au cours des dernières décennies.Cette thèse vise à mieux comprendre le rôle des territoires, tant physiques que numériques, dans la formation des choix individuels. Ses chapitres contrastent l'effet des politiques publiques sur les individus en fonction de leur lieu de vie. Ils fournissent également des pistes pour leur meilleure mise en œuvre en tenant compte des contextes locaux. Enfin, à travers l'étude du mouvement social, cette thèse permet de mieux appréhender la dynamique des oppositions à l'action publique.Les deux premiers chapitres portent sur l'évaluation des politiques publiques et leur impact hétérogène entre localisations. Les deux derniers chapitres étudient le mouvement des Gilets Jaunes, qui s'enracine dans l'évolution du paysage métropolitain. Le premier chapitre examine l'effet des réformes du marché du travail, mises en œuvre au tournant des années 2000, sur les revenus du travail des individus. Il décrit en particulier les disparités entre les hommes et les femmes, ainsi que selon le lieu de résidence. Il montre que ces politiques sociales ont contribué à la réduction des inégalités entre les municipalités rurales et urbaines. Le deuxième chapitre décrit ensuite comment la construction de nouvelles infrastructures de transport a contribué à la création de la métropole périurbaine, à travers une étude de cas du plan d'urbanisme de Paris. Il montre que les améliorations ferroviaires (RER) et routières (highways) ont en fait été complémentaires pour soutenir l'extension géographique de la métropole. Ces deux chapitres fournissent donc une vue d'ensemble du développement de la société française au cours des dernières décennies.Cependant, cette dynamique de long terme a été atténuée, voire inversée, depuis le début des années 2010. En effet, les inégalités de revenus du travail ont eu tendance à se creuser à nouveau à la suite de la crise financière de 2008 et l'usage de la voiture individuelle a cessé d'être encouragé par les pouvoirs publics, dans un contexte d'augmentation du prix des carburants et de préoccupations écologiques. Dans ce contexte, la montée en puissance du mouvement des Gilets jaunes a été une surprise. Le troisième chapitre décrit cette mobilisation. Il montre que la contestation est liée aux contraintes de mobilité des individus et donc liée au développement de la métropole suburbaine. Le quatrième, et dernier chapitre, étudie la dynamique du mouvement. Il met en lumière l'interaction entre le développement de territoire en ligne et les actions hors ligne, ce qui explique comment le mouvement a pu rassembler des manifestants venant de lieux éloignés dès le premier jour des blocages de routes.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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