Neuropsychological approach of temporal cognition in normal and pathological aging
Approche neuropsychologique de la cognition temporelle dans le champ du vieillissement normal et pathologique
Résumé
The aim of this thesis is to better understand the effects of normal and pathological aging on temporal cognition. We are interested in the perception of short durations (from milliseconds to seconds) and temporal perspective (i.e. the ability to project into the past, present and future). In a first study, we compared the temporal cognition of patients with neurodegenerative diseases (Mild Cognitive Impairment -MCI-, Moderate Alzheimer's Disease -MA- or Dementia with Lewy Bodies -DCL-), to young and elderly control participants. Our results show that the temporal perception of MCI patients is particularly disturbed. Among all our participants, attentional and working memory abilities seem to be good predictors of temporal perception performance. Moreover, whatever the neurodegenerative disorder, patients project less into the hedonic present than elderly controls, which we link to the decline in their attentional abilities. In a second study, we validated the Future Time Perspective Scale (FTPS) in young and older adults in French-language, in order to propose a new tool measuring the effect of normal aging on future projection. We showed that older adults project more into a limited future while younger adults project more into an unlimited future. In a third study, we investigated whether changes in emotional processing during aging predict changes in temporal estimation of emotional stimuli, independent of cognitive decline. Our preliminary results show that older adults overestimate the duration of musical excerpts compared to younger adults, and this is more so when the musical excerpt is pleasant and dense. The density of the excerpts seems to be the best predictor of the phenomenon. This result highlights the impact of phenomenological experience on temporal perception, thus converging with the embodied approach to cognition. Finally, we discuss the interest and possibility of assessing temporal cognition in a clinical neuropsychological approach for diagnostic and remediation purposes in elderly patients with neurodegenerative disorders.
L’objectif de cette thèse est de mieux comprendre les effets du vieillissement normal et pathologique sur la cognition temporelle. Nous nous sommes intéressés à la perception de durées courtes (allant des millisecondes aux secondes) et à la perspective temporelle (i.e. la capacité à se projeter dans le passé, le présent et le futur). Dans une première étude, nous avons comparé la cognition temporelle de patients présentant une maladie neurodégénérative (trouble cognitif léger -MCI-, Maladie d’Alzheimer modérée -MA- ou démence à corps de Lewy -DCL-), à des participants jeunes et âgés contrôles. Nos résultats montrent que la perception temporelle des patients DCL est particulièrement perturbée. Sur l’ensemble de nos participants, les capacités attentionnelles et de mémoire de travail semblent de bons prédicteurs des performances en perception temporelle. De plus, quelle que soit le trouble neurodégénératif, les patients se projettent moins dans le présent hédoniste que les âgés contrôles, ce que nous mettons en lien avec le déclin de leurs capacités attentionnelles. Dans une deuxième étude, nous avons validé une échelle de perspective temporelle future (FTPS) en langue française chez des adultes jeunes et âgés, afin de proposer un nouvel outil mesurant l’effet du vieillissement normal sur la projection dans le futur. Nous avons montré que les âgés se projettent davantage dans un futur limité tandis que les jeunes se projettent davantage dans un futur illimité. Dans une troisième étude, nous avons investigué si les modifications des traitements émotionnels qui opèrent au cours du vieillissement prédisent des modifications de l’estimation temporelle de stimuli à caractère émotionnel, et ce, indépendamment du déclin cognitif. Nos résultats préliminaires montrent que les âgés surestiment les durées d’extraits musicaux comparativement aux jeunes adultes, et ce d’autant plus lorsque l’extrait musical est agréable et dense. La densité des extraits semble le meilleur prédicteur du phénomène. Ce résultat souligne l’influence de l’expérience phénoménologique sur la perception temporelle, convergeant ainsi avec l’approche incarnée de la cognition. Nous discutons enfin de l’intérêt et de la possibilité d’évaluer la cognition temporelle dans le cadre d’une approche en neuropsychologie clinique à visée diagnostique et de remédiation chez des patients âgés présentant un trouble neurodégénératif.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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