Coming into the world : sociogenesis of children's manners of representing the global space
Venir au monde : sociogenèse des manières enfantines de (se) représenter l'espace mondial
Résumé
At the intersection of social and cultural geography and sociology of childhood, this thesis investigates the social genesis of the representations of the world produced by children. While children are actors seldom considered by French-speaking geographers, the world is more widely ignored in the geographies of children. By analysing how young children represent the world and why they represent it one way rather than the other, this research aims to fill those two voids. It is based on a field survey led in four Parisian elementary schools with contrasting social profiles, with 248 children from different age groups. A multi-methodological protocol was developed around four activities: drawing, a whole-class brainstorming session, a task test (the children were invited to create an illustrated planisphere) and small group interviews. It shows that the world is represented by children with a diversity of meanings and scales, from local to global. These representations reveal that they produce (geo)political discourses by interlinking and hierarchising spaces, but also through the questioning of global issues. Children’s ways of making worlds are influenced by the educational institution, which explains convergent effects. However, at equal age, distinctions can be observed based on socialisation within the family, through the media, and peer exchange. Representations of the world thus function as a laboratory for observing socialisation in the making: the socialisation of children to and through the world creates and reinforces the domination-based relationships that structure the social world.
Au croisement de la géographie sociale et culturelle et de la sociologie de l’enfance, cette thèse porte sur la genèse sociale des représentations du monde produites par les enfants. Si les enfants sont des acteurs peu considérés par les géographes francophones, le monde est plus largement ignoré dans les géographies des enfants. En analysant comment de jeunes enfants représentent le monde et pourquoi ils le représentent d’une manière plutôt qu’une autre, ce travail vise à pallier ces deux manques. Il s’appuie sur une enquête de terrain menée dans quatre écoles élémentaires parisiennes aux profils sociaux contrastés, auprès de 248 enfants de différentes classes d’âge. Le protocole pluri- méthodologique s’articule autour de quatre activités : dessin commenté, brainstorming, reconstitution d’un planisphère illustré, entretiens en groupes. Le monde est représenté par les enfants avec une diversité de sens et d’échelles, du local au mondial. Ces représentations révèlent qu’ils produisent des discours (géo)politiques en mettant en relation et hiérarchisant les espaces mais aussi en questionnant des enjeux globaux. Les manières enfantines de faire des mondes sont influencées par l’institution scolaire, ce qui explique des effets de convergence. On observe toutefois des différenciations à âge égal du fait de leur socialisation familiale, par les médias et entre pairs. Les représentations du monde fonctionnent alors comme un laboratoire permettant d’observer la socialisation en train de se faire : la socialisation des enfants au monde et par le monde crée et renforce des rapports de domination structurant le monde social.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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