The Making of an ordinary neighborhood : The neighborhood la Réunion, between Charonne and Paris from the 1830s to the 1930s
La fabrique d'un quartier ordinaire : le quartier de la Réunion entre Charonne et Paris des années 1830 aux années 1930
Résumé
In 1846, the commune of Charonne decided to build the rue de la Réunion and the place de la Réunion in the middle of vineyards and fields. This urban operation marked the birth of a new neighborhood, at the base of the fermiers généraux' wall, which would soon take the name of quartier de la Réunion. A real urban society then developed with its promoters, its owners, its activities, and its populations. The new neighborhood was quickly taken over by craftsmen, especially cabinetmakers, who came from the faubourg Saint-Antoine and produced buildings designed by and for them. The new city thus appeared to be a projection of a central Parisian neighborhood, with a resolutely Parisian lifestyle, a true import of the Faubourg Saint-Antoine's way of life. But if the ways of building the district were inspired by the urban forms of the furniture neighborhood, the construction of a city outside the walls came up against numerous constraints - from the shape of the agricultural parcels to the lesser investment capacities of the owners - producing a space that did not correspond to the norms of the central city.Throughout the end of the 19th and the beginning of the 20th century, the inhabitants and the small owners acted for an upgrading of the district. By dint of local mobilizations for the modernization of the road system and real estate investment that never ceased, the sector became integrated and parisianized from a material point of view. Yet, paradoxically, its inhabitants adopted an citadinity increasingly marked by a sense of belonging to the periphery, a periphery which, in the context of the accelerated growth of the banlieues, was undergoing a lasting change.The analysis of the successive urbanities and citadinités of the neighborhood at the heart of this work thus shows a cross evolution with, on the one hand, a suburbanity that is progressively fading to the benefit of an integration with the capital; and on the other hand, a citadinité marked by the parisian craftmen way of life that is gradually replaced by a working-class identity attached to the banlieues
En 1846, la commune de Charonne décide le percement de la rue et de la place de la Réunion au milieu des vignes et des terrains maraichers. L'opération urbaine marque l'acte de naissance d'un nouveau quartier, aux pieds du mur des fermiers généraux, qui prendra bientôt le nom de Réunion. Une véritable société urbaine se développe ensuite avec ses promoteurs, ses propriétaires, ses activités, et ses populations. Le nouveau quartier est rapidement investi par des artisans, en particulier des ébénistes, venus du faubourg Saint-Antoine qui produisent un bâti pensé par et pour eux. La nouvelle ville s'apparente ainsi à une projection d'un quartier du centre de Paris, à la citadinité résolument parisienne, véritable importation des manières de vivre du faubourg Saint-Antoine. Mais si les façons de construire le quartier s'inspirent des formes urbaines du quartier du meuble, la fabrique d'une ville hors-les-murs se heurte à de nombreuses contraintes - de la forme du parcellaire agricole aux moindres capacités d'investissement des propriétaires - produisant un espace ne correspondant pas aux normes de la ville-centre.Tout au long de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, les habitants et les petits propriétaires agissent pour une mise à niveau du quartier. A force de mobilisations locales pour la modernisation de la voirie et d'un investissement immobilier qui ne cesse jamais, le secteur s'intègre et se parisianise d'un point de vue matériel. Pourtant, paradoxalement, ses habitants adoptent une citadinité de plus en plus marquée par un sentiment d'appartenance à la périphérie, une périphérie qui, dans le cadre de la croissance accélérée des banlieues, mute durablement.L'analyse des citadinités et des urbanités successives du quartier au cœur des préoccupations de ce travail montre ainsi une évolution croisée avec d'un côté une sous-urbanité qui s'estompe progressivement au bénéfice d'une intégration à la capitale ; et d'autre part, une citadinité marquée par la vie faubourienne consubstantielle du Paris populaire qui se teinte peu à peu d'une coloration ouvrière revendiquée ou ressentie comme banlieusarde
Domaines
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