L'accélération de la transition vers des sources d'énergie renouvelables est largement considérée comme essentielle pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique locale et d'autres impacts environnementaux et sociaux négatifs. Le secteur résidentiel joue un rôle essentiel en tant que plus grand consommateur d'électricité dans de nombreux pays et garant de la stabilité économique et sociale, mais malgré l'entrée de nombreux nouveaux fournisseurs d'électricité « verte » sur le marché, son adoption reste en deçà des objectifs nationaux et internationaux. Cette thèse examine les préférences des ménages concernant différents « types » d'électricité en fonction de leurs attributs hédoniques, qui par définition ne peuvent pas être observés ni mesurés au point de consommation.La thèse est divisée en quatre chapitres, chacun traitant d'un aspect différent de la valorisation de l'électricité. Le premier chapitre explore la façon dont les individus prennent des décisions pour mieux comprendre pourquoi ils accordent plus d'importance à certains attributs qu'à d'autres. Cette revue de théories et de modèles de diverses disciplines vise à combler les lacunes de l'économie néoclassique, qui a eu du mal à expliquer les comportements altruistes ou à considérer le fait que de nombreux comportements sont irrationnels, préjudiciables à l'individu ou simplement motivés par l'émotion ou l'habitude. Un schéma est également présenté pour suggérer comment les différents modèles allant de l'économie néoclassique et comportementale à la psychologie et à la sociologie peuvent se compléter.Le deuxième chapitre présente les résultats d'une expérience à choix discret pour connaître les préférences individuelles lors du choix entre différents types d'électricité et modes d'approvisionnement. L'installation d'un système solaire photovoltaïque (PV), l'adhésion à une communauté énergétique, la consommation d'une plus grande part d'électricité verte et une plus grande autosuffisance étaient toutes considérées comme des caractéristiques souhaitables qui commandaient une prime de prix, tandis que l’augmentation de la part d'électricité d'origine locale semble porter une pénalité. Ce n'est en aucun cas la première étude qui a trouvé des valeurs négatives pour certains attributs hédoniques, comme cela est expliqué au chapitre trois.Le troisième chapitre montre comment cette expérience n'est qu'une parmi plusieurs et mène une méta-analyse du consentement à payer (CAP) pour l'électricité verte afin de donner une cohérence aux résultats par ailleurs disparates de la littérature. Aucune variable ou groupe de variables spécifique aux enquêtes n'a été trouvé pour produire des prévisions précises et cohérentes du CAP dans différents pays et années, malgré de nombreuses tentatives d'ajustement des données à l'aide de différents modèles. Néanmoins, les modèles à effets aléatoires ont obtenu de meilleurs résultats que les modèles à effets fixes dans l'ensemble, ce qui suggère que les résultats rapportés dans la littérature reflètent une diversité de véritables préférences sous-jacentes.Enfin, le quatrième chapitre donne un exemple de la façon dont le surplus individuel associé à la consommation des attributs hédoniques peut être mis en commun et partagé au sein d'une communauté énergétique, une nouvelle structure qui permet aux ménages de mieux capter la valeur des sources d'énergie distribuées.Ensemble, ces quatre chapitres présentent un récit cohérent du présent, du passé et de l'avenir de l'évaluation des attributs hédoniques dans le secteur de l'électricité.