The management of romantic disappointments as a gendered emotion work : between interpersonal support and institutional constraints
La gestion des déceptions amoureuses comme travail émotionnel genré : entre appuis interpersonnels et contraintes institutionnelles
Résumé
While most couples go through “low points”, all of them do not separate. French sociologists seem to share the idea that any decision to separate is preceded by a phase of interpretation of romantic disappointments. However, the actual course of this interpretation work is little discussed within scientific literature. It primarily appears as an activity occurring at the individual level through internal negociations between the social agent and his/her “couple culture ”, which would or wouldn’t legitimate his or her decision to separate. If this interpretation work is thus regarded as a social phenomenon, it appears difficult for sociologists to access it. In this thesis I intend to open the “black box” of this interpretation work. In order to do so, this work relies on mixed methods, combining quantitative analyses from the “Etude des parcours individuels et conjugaux” survey (Epic survey, Ined-Insee, 2013-2014) and around fifty semi structured interviews. More specifically, the thesis aims to show that romantic disappointments are not managed in the same way by individuals depending on their gender and sexual orientation. I will argue first that the way individuals manage romantic disappointment should be conceived as a collective emotion work involving the couple’s network of relationships.I will then show that this collective management is gendered: neither do men and women talk about their romantic disappointments as extensively nor do they talk to the same people about it. Finally, I will underline that this collective emotion work takes place under institutional constraints which are themselves gendered.
Si la plupart des couples traversent des « moments de creux », tous ne se séparent pas. Cette idée selon laquelle toute décision de séparation est précédée d’une phase d’interprétation des déceptions est consensuelle en sociologie française. Cependant, le déroulement concret de ce travail d’interprétation est peu abordé dans la littérature. Il y apparait surtout comme une activité faite à un niveau individuel, dans une forme de négociation intérieure entre l’acteur social et une « culture du couple », légitimant plus ou moins ses envies de séparation. Si ce travail d’interprétation est donc bien conçu comme un phénomène social, il semble difficilement accessible aux sociologues. Cette thèse propose d’ouvrir la « boite noire » de ce travail d’interprétation. Elle le fait à l'aide d’une méthodologie mixte, croisant analyses quantitatives des données de l’Étude des Parcours Individuels et Conjugaux (Épic, Ined-Insee, 2013-2014) et une cinquantaine d’entretiens semi-directifs. Elle vise en particulier à montrer que les déceptions amoureuses ne sont pas gérées de la même manière par les individus en fonction de leur genre et de leur orientation sexuelle. Une première partie avance que la gestion des déceptions amoureuses gagne à être conçue comme un travail émotionnel collectif, impliquant le réseau de relations dans lequel le couple est préalablement encastré. Une seconde partie montre que cette gestion collective est genrée : hommes et femmes ne parlent pas de leurs déceptions dans les mêmes proportions ni aux mêmes personnes. Enfin, la troisième partie souligne que ce travail émotionnel collectif s’effectue sous des contraintes institutionnelles, elles-mêmes genrées
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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