Gender and success on the B driving test : Evaluation of driver's license inspectors to the perception of candidates' test experience : representational and socio-cognitive issues ?
Genre et réussite à l'examen pratique du permis B : De l'évaluation des inspecteurs et inspectrices du permis de conduire à la perception du vécu de l'examen des candidates et candidats, : des enjeux représentationnels et sociocognitifs ?
Résumé
Driving is considered a male domain, where men are perceived as competent and women incompetent (Degraeve et al., 2015). For years, women have failed the B license practical test more than men. This inequality of success constitutes an important societal and political issue since it hinders women's access to and insertion into the social and professional spheres, and more broadly limits their emancipation and autonomy. Our theoretical and empirical reflection was then driven by a question: why do women fail the driver’s license test more than men? The stigmatization they suffer in this field could explain this failure, given the deleterious effects on performance and evaluations, as highlighted in social psychology. We deployed a methodological triangulation strategy to explore the effect of three explanatory factors for this gender gap in achievement, in relation to gender stereotypes associated with driving: gender socialization (measured by semi-structured interviews with B license candidates), the phenomenon of stereotype threat (measured - along with other psychosocial variables at stake - by questionnaire with B license candidates after their actual test) and evaluative gender bias (measured by semi-structured interviews with evaluators of this test and by experiments varying the gender of the person performing the same performance, coupled with a qualitative capture of their recommendations, justifications and gendered representations of the gender gap in the success of the B license). These various angles of view and levels of analysis made it possible to draw the obvious impacts of gender stereotypes associated with driving, particularly those concerning women's incompetence, on their success, through the repercussions of the stereotype threat phenomenon (particularly the fear of confirming the stereotypes in the eyes of others for one's group), negative emotions and their auto-efficacy. Finally, this thesis concludes with an experiment with learner drivers aimed at exploring the effects of egalitarian - women are as successful as men - and counter-stereotypical - women are more successful than men - information on their performance, emotions and feelings of threat. This final study serves to engage perspectives to address this gendered inequality in achievement. The five studies in this psychosocial thesis showed that gender stereotypes associated with driving are still prevalent in social thinking and have deleterious effects on women's success on the day of this exam.
La conduite automobile est un domaine considéré comme masculin, où les hommes sont perçus comme compétents et les femmes incompétentes (Degraeve et al., 2015). Depuis des années, les femmes échouent plus que les hommes à l’examen pratique du permis B. Cette inégalité de réussite constitue un enjeu sociétal et politique important puisqu’elle freine pour les femmes leur accès et insertion dans les sphères sociales et professionnelles, et de manière plus large limite leur émancipation et autonomie. Notre réflexion théorique et empirique a été alors animée par une question : pourquoi les femmes échouent plus à l'examen pratique du permis B que les hommes ? Cette stigmatisation qu’elles subissent dans ce domaine pourrait expliquer cet échec, au vu de ses effets délétères sur les performances et sur les évaluations, mis en évidence en psychologie sociale. Nous avons déployé une stratégie de triangulation méthodologique permettant d'explorer l'effet de trois facteurs explicatifs de cet écart genré de réussite, en lien avec les stéréotypes de genre associés à la conduite automobile : la socialisation de genre (mesurée par entretiens semi-directifs auprès de candidates au permis B), le phénomène de menaces du stéréotype (mesurées - avec d'autres variables psychosociales en jeu - par questionnaire auprès de candidates au permis B à la sortie de leur examen réel) et le biais genré évaluatif (mesuré par entretiens semi-directifs auprès des évaluateurrices de cet examen et par expérimentations en faisant varier le genre de la personne réalisant une même prestation, couplée à une saisie qualitative de leurs recommandations, justifications et représentations genrées sur l’écart de réussite au permis B entre les femmes et les hommes). Ces divers angles de vue et niveaux d'analyse ont permis de dessiner les impacts flagrants des stéréotypes de genre associés à la conduite, notamment ceux portant sur l'incompétence des femmes, sur leur réussite, au travers des répercussions du phénomène de menace du stéréotype (particulièrement la crainte de confirmer les stéréotypes aux yeux des autres pour son groupe), des émotions négatives et du sentiment de compétence. Enfin, cette thèse se conclut avec une expérimentation auprès d'apprenties conducteurrices visant l'exploration d'effets d'informations égalitaires - les femmes réussissent autant que les hommes - et contre-stéréotypées - les femmes réussissent mieux que les hommes - sur leurs performances, leurs émotions et leur sentiment de menace. Cette dernière étude sert à engager des perspectives pour solutionner cette inégalité genrée de réussite. Les cinq études de cette thèse psychosociale ont montré que les stéréotypes de genre associés à la conduite sont toujours autant présents dans les pensées sociales et ont des effets délétères sur la réussite des femmes le jour de cet examen.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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