En Guinée, malgré l’intérêt grandissant des acteurs de l’accompagnement, les microentreprises créées manquent de pérennité, voire sont en situation d’échec. Dans le cadre de ce travail doctoral, nous nous sommes intéressés à l’entrepreneuriat de nécessité. Notre objectif est d’explorer et de comprendre les processus d’accompagnement en oeuvre dans le contexte guinéen, afin de saisir des mesures d’action alternatives. Pour mieux cerner les comportements des sujets, nous avons réalisé une triple étude qualitative avec une visée interprétativiste, auprès de trois acteurs principaux (les accompagnés, les structures d’accompagnement et les acteurs financiers) à travers deux enquêtes dans la région de la Basse-Guinée. Compte tenu du contexte de recherche, nous avons mobilisé un cadre théorique fondé sur une vision alternative de l’entrepreneuriat (Effectuation et Bricolage), avec un mode de raisonnement abductif. Les résultats, issus d’une analyse thématique de contenu assisté par ordinateur, confirment d’abord les caractéristiques d’entrepreneurs de nécessité des accompagnés, et mettent en évidence les difficultés auxquelles font face les différents acteurs impliqués. Ils montrent ensuite un manque de correspondance entre les besoins des accompagnés, en particulier dans la phase post-création, et les services d’accompagnement reçus. Dans notre quête de contribuer à la réflexion sur les modèles d’accompagnement dans un tel contexte, notre recherche suggère de s’intéresser davantage à ce type d’entrepreneur et de microentreprises pour une meilleure adaptation des dispositifs et mesures de soutien. Par ailleurs, nous plaidons pour l’intégration de modèles alternatifs, prenant en compte le contexte de création et le statut des accompagnés, en valorisant et en soutenant la culture entrepreneuriale et les pratiques locales.