Écrivain très populaire en son temps, François Coppée (1842-1908) est aujourd’hui méconnu et mésestimé. La dernière biographie qui lui a été consacrée date de 1932. Il était donc nécessaire de réactualiser les connaissances sur sa vie et sur son oeuvre pour mettre en avant le rôle central qu’il a joué dans la vie littéraire de son époque, à la lumière de nombreux documents inédits retrouvés dans les archives de l’Académie française, à la Bibliothèque de la Comédie-Française et dans les collections privées. Notre thèse a pour but de faire redécouvrir cette oeuvre importante, souvent occultée par les parodies de Rimbaud et de Verlaine dans l’Album zutique, qui ont propagé une image caricaturale du poète en faisant de lui un parangon du prosaïsme. Elle retrace le cheminement qui a conduit Coppée, poète partisan de l’art pour l’art, à s’engager dans le camp nationaliste pendant l’affaire Dreyfus, notamment en s’appuyant sur tout un ensemble de lettres inédites. Cet engagement tardif a nui à la postérité littéraire du poète et explique en partie son oubli. Nous nous sommes efforcés de montrer comment Coppée, après avoir débuté sa carrière en participant au Parnasse contemporain aux côtés de Catulle Mendès et de Leconte de Lisle, s’est orienté vers une voie poétique nouvelle. Tout en ayant été influencé par Baudelaire, Musset et Hugo, il a affirmé son originalité dans les Intimités, dans les Poëmes modernes et surtout dans Les Humbles, recueil qui associe lyrisme et prosaïsme et qui a fait évoluer le poète vers le réalisme et le naturalisme. Nous avons complété notre analyse par une étude de la réception critique de Coppée et de son influence sur de nombreux poètes de la fin du siècle et de la Belle Époque.