Au problème du consentement sexuel, que le mouvement #Me Too fait éclater au grand jour, s'est répandu le recours à sa contractualisation. Bien qu'aussitôt dénoncé, et malgré ses impasses, le contrat de consentement sexuel continue pourtant de séduire ses utilisateurs, signe qu'il doit promettre certain bénéfice secondaire. Ce sont ces (fausses) promesses que notre travail s'appliquera à analyser, pour en dégager la logique pulsionnelle et les ressorts subjectifs, dans le cadre d'une clinique du sujet de l'inconscient. Nous montrerons alors comment le contrat sexuel se présente comme une suppléance perverse au non rapport sexuel tel que défini par Lacan. Ainsi, sous couvert de garantir harmonie et complémentarité, contre tout abus, il fait finalement la promotion d'une jouissance sexuelle qui sépare et isole, méconnaissant les dimensions de l'amour et du désir. Il apparaîtra finalement qu'il inaugure une nouvelle forme de contractualisation, sous la modalité d'une reféodalisation du lien social, où chacun consent à se mettre aussi au service de la jouissance de l'autre.