The representation of interiority in the novels of Don DeLillo and Jay McInerney
La représentation de l'intériorité dans les romans de Don DeLillo et Jay McInerney
Résumé
The purpose of my thesis is to analyze the role that interior space plays in the New York novels of Don DeLillo and Jay McInerney. I chose these two authors because they are so different from each other, yet with the same sensitivity in telling the city through the abundance of its sites, with particular attention to the interiors inhabited by their characters. The theoretical questions I have tried to answer are essentially three. The first two are ontological in nature and concern the very essence of the interior. Can the interior in a novel be a place capable of representing a city? Or rather, can the interior have the same power as a street and not be just one of the many accessory places that appear more for completeness than for anything else? And consequently, the second question: if the interior - as we will see in the answer to the first question - helps in the construction of a representation, what kind of representation will that be? And finally, at a narratological level, the third question: what is the function of the interior at the plot level and what is the function of this representation at the character construction and evolution level? The challenge was to analyze the New York of the two authors' novels by leaving aside the outside, i.e., the streets, to focus exclusively on the interior spaces. The result is that the interior is a narrative device that actually acts on the plot. Through the interior, the reader is presented, concretely, with a double idea of the city. One that we could define as real and general and another imaginary and particular. The two ideas enter in relation with each other through what I have called the dynamic opposition between the interior and the exterior: in the interior the characters, as we shall see, construct a personal representation of the city that must then be tested outside. It is a continuous process, an oscillation that lasts throughout the narrative. This dynamic opposition, I will try to show, is the hidden engine that fuels the New York urban narrative of DeLillo and McInerney, as well as the experience of the city itself. This is the last reason why I chose DeLillo and McInerney after a long initial process of reading and analyzing different authors and novels. The strong feeling was that what ties their texts together is this particular resolution of the relationship between inside and outside. The resolution I call dynamic opposition is something that exists in their novels. It doesn't necessarily exist elsewhere. I believe, as I will say in the conclusion, that dynamic opposition goes to constitute the chronotope of the Manhattan interior. One of the many possible metropolitan chronotopes. So, if I had to summarize the reason for this thesis in one sentence, it would be that DeLillo and McInerney, though working from different situations, have come together to create a solid and effective narrative chronotope that can be used, modified, expanded and revisited by other authors. What, throughout the course of the thesis, I will call interiors, are obviously the houses in which the main characters live, more specifically, rooms and lofts. I decided, however, to use the term interior because I think it is a broader term capable of including different aspects. The interior, in fact, as it is used by the authors, has a function that goes beyond the domestic sphere. It is a place where the characters create and recreate themselves and in doing so create and recreate an image of the city. It is a place in the city that the characters try to take away from the city itself. A place where they can leave a trace of themselves. Characters are looking for a place in the interior, not only a home, but a place where they can fully express themselves. The interior thus becomes the place where to carry out a domestic activity, a place where to create an artistic work, a place through which to discover the city and also a place of the mind.
Le but de ma thèse vise à l'analyse du rôle que l'espace intérieur joue dans les romans new-yorkais de Don DeLillo et Jay McInerney. Deux auteurs si différents l'un de l'autre, pourtant caractérisés par la même sensibilité dans la description de la ville à travers la multitude de ses lieux, particulièrement intéressés aux intérieurs peuplés par leurs personnages. Les questions théoriques auxquelles j'ai essayé de donner des réponses sont essentiellement trois. Les deux premières sont de nature ontologique et concernent l'essence même de l'espace intérieur. Est-ce que l'intérieur d'un roman peut être un lieu capable de représenter une ville ? Ou je dirai mieux, est-ce l'intérieur peut avoir le même pouvoir d'un chemin et ne pas être seulement un des plusieurs lieux accessoires qui apparaissent plus pour une question d'achèvement que pour autre chose ? Et voilà, la deuxième question : si l'intérieur - comme on verra dans la réponse à la première question - aide dans la construction d'une représentation, de quel type de représentation s'agirait-il ? Et, pour conclure, sur le plan narratif, la troisième question : quelle est la fonction de l'intérieur au niveau de trame et quelle est la fonction de cette représentation dans la construction et l'évolution du personnage ? Le défi, lors du traitement de deux auteurs en même temps, c'était l'analyse de la ville de New York comme on la voit à travers les romans, en négligeant l'espace extérieur, c'est à dire le chemin, pour me concentrer exclusivement sur les espaces intérieurs. Du résultat on aperçoit que l'intérieur est un dispositif narratif qui impacte réellement la trame. A travers l'intérieur, on présente, concrètement, une double idée de la ville. La première que l'on pourrait définir réelle et générale et la deuxième imaginaire et particulière. Les deux idées entrent en relation l'une avec l'autre, ce que j'ai défini comme l'opposition dynamique, entre intérieur et extérieur : en intérieur les personnages, comme on verra, créant une représentation personnelle de la ville qui devra ensuite être testée à l'extérieur. Il s'agit d'un processus continu, une oscillation que continue tout au long de la narration. Cette opposition dynamique, que j'essaierai de démontrer, est le moteur caché qui alimente la narration urbaine newyorkaise des deux auteurs, ainsi que l'expérience de la ville. Voilà donc le véritable motif qui m'a encouragé à choisir DeLillo et McInerney après un long processus de lecture et d'analyse de différents auteurs et romans. Un fort impact se créé lorsqu'on découvre une liaison entre les textes analysés au sujet d'une résolution spéciale de la relation entre intérieur et extérieur. La résolution que j'ai nommé opposition dynamique existe en réalité dans leurs romans. Rien ne dit que cela existe ailleurs. Je crois, comme on verra dans la conclusion, que l'opposition dynamique constituera le chronotope du Manhattan interior. Un parmi plusieurs chronotopes métropolitains possibles. Si je devais, enfin, résumer dans une phrase la véritable raison qui m'a inspiré ce thèse, est que DeLillo et McInerney, même si dans des situations totalement différentes, se fusionnent lorsque la création d'un chronotope narratif solide et efficace peut être utilisé, élargi, revisité même par d'autres auteurs. Par le terme intérieur, je me réfère aux domiciles des protagonistes, plus en détail, des chambres et des lofts. Mon choix relatif au mot intérieur est lié à un sens plus vaste et capable d'inclure des aspects totalement différents. C'est un lieu où les personnages créent et recréent eux-mêmes en dessinant une image de la ville. Il s'agit d'un lieu de la ville que les personnages essaient d'arracher à la ville même. L'intérieur devient ainsi un lieu où on mène une activité domestique, un endroit où créer une œuvre d'art, un lieu à travers lequel on arrive à découvrir la ville et le lieu de l'esprit aussi.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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