Historical, anthropological and dramaturgical roles of death in the theater of Elias Canetti
Enjeux historiques, anthropologiques et dramaturgiques de la mort dans le théâtre d'Elias Canetti
Résumé
This study aims to analyse the historical, anthropological and dramaturgical aspects and roles of death in the theater of Elias Canetti, whose work is shaped by the heavy historical context of its writing. First, we examine the multiple ways through which death pervades Canetti’s life and work, such as the influence of many writers and artists on him, his condition as a Jewish author in exile and the traumatic events of his personal life.Omnipresent in Canetti’s poetics, death seems also to define an aesthetic and to function as a guiding thread for interpreting his plays. We try to verify whether Canetti’s drama, which illustrates several theories contained in his masterpiece Crowds and power, would be a part of his project to “grab the twentieth century by the throat” or not, as well as to highlight the danger represented by the instrumentalisation of death.We analyse the influence of the visual arts in Canetti’s theater, its stage development possibilities contained in the text, as well as the construction of his characters, conceived as masks. We focus on the question of the face, which seems to undergo a process of deformation or decomposition which reflects the chaotic state of the world. Our aim is to show Canetti’s characters as the product of the negative transformation provoked in man by his attitude towards death, which is either that of a tyrant who desires it and provokes it in order to increase his power, or that of a man « already dead », who submit to it, in resignation. With support from stage reviews, we finally try to verify the effectiveness of Canetti’s « horror pedagogy », which aims through shock to engage the audience in a reflection.
Cette étude vise à analyser les enjeux historiques, anthropologiques et dramaturgiques de la mort dans le théâtre d’Elias Canetti, dont l’œuvre est façonnée par le lourd contexte historique de son écriture. Nous examinons d’abord les voies multiples par lesquelles la mort s'inscrit dans la vie et dans l’œuvre de l’auteur, comme l’influence de nombreux écrivains et artistes sur lui, sa condition d'écrivain juif en exil et les événements traumatisants de sa vie personnelle.Omniprésente dans sa poétique, la mort semble définir une esthétique et fonctionner comme un fil conducteur de lecture. Nous tentons de vérifier si la dramaturgie de Canetti, qui illustre plusieurs théories de son chef-d’œuvre Masse et Puissance, ferait partie de son projet de « prendre le XXe siècle à la gorge », ainsi que de mettre en relief le danger représenté par l’instrumentalisation de la mort. Nous analysons l’influence des arts visuels sur le théâtre canettien, son devenir scénique et la construction de ses personnages, conçus comme des masques, en nous intéressant à la question du visage, qui semble subir un processus de déformation ou de décomposition qui reflète l’état chaotique du monde. Notre but est de montrer ces personnages comme le produit de la transformation négative provoquée dans l'homme par son attitude devant la mort, qui est soit celle d’un tyran qui la désire et la provoque afin d’augmenter sa puissance, soit celle d’un homme « déjà mort » qui s’y soumet, résigné. À l’appui de recensions de mises en scène, nous tentons finalement de vérifier l’efficacité de la « pédagogie de l’horreur » de Canetti, qui vise à travers le choc à pousser le spectateur à la réflexion.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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