Three decades of professionalization of the armies in Benin (1990-2020) : from a praetorian force to a republican army
Trois décennies de professionnalisation des armées au Bénin (1990-2020) : d'une force prétorienne vers une armée républicaine
Résumé
After its independence in 1960, Benin faced chronic political instability marked by several military coup (1963 to 1972) and a military-Marxist regime (1972-1990), synonym confiscation of fundamental freedoms, reduction of civic space, financial scandais and economic delays, etc. Since the conference national of February 1990 opening an era of democratic renewal, the country has initiated a series of institutional reforms which, on the military level, have made it possible, over the last thirty years, to experience a stable democratic experience, without coups and without military interventionism in political life. How the former "sick child of Africa" - nickname acquired for his endless military coup in the 60s and ?Os - was able to transform itself to become an exceptional figure in a sub-region West Africa constantly still prey to armed irruptions on the political scene? What are the markers of this Beninese singularity?This research aims to explain, in the light of context of democratization of Benin initiated in 1990, the historical and sociopolitical foundations then the particular strategic choices which, during over the last thirty years, have accompanied the transition from a Praetorian army to an army which more or less well appropriated the political dimension of the professionalization of the defense tool, focused on the cardinal principle of the subordination of military to civil or political authorities. ln a way specific, the research analyzes the characteristics of organizational and institutional reform of the Beninese army by bringing out the logic of actors who innervate the maintenance of the military in barracks or the evolution of civil-military relations since 1990.
Après son indépendance en 1960, le Bénin a été confronté à une instabilité politique chronique marquée par plusieurs coups d'État (1963 à 1972) et un régime militaro-marxiste (1972-1990), synonyme de confiscation des libertés fondamentales, de réduction de l'espace civique, de scandales financiers et de retards économiques, etc. Depuis la conférence nationale de février 1990 ouvrant une ère de renouveau démocratique, le pays a engagé une série de réformes institutionnelles qui, sur le plan militaire, lui ont permis, ces trente dernières années, de vivre une expérience démocratique stable, sans coups d'État et sans interventionnisme militaire dans la vie politique. Comment l'ancien « enfant malade de l'Afrique » - surnom acquis pour ses interminables coups d'État dans les années 60 et 70 - a pu se transformer pour devenir une figure d'exception dans une sous-région ouest-africaine constamment toujours en proie aux irruptions armées sur la scène politique? Quels sont les marqueurs de cette singularité béninoise? La présente recherche vise à expliquer, à l'aune du contexte de démocratisation du Bénin amorcée en 1990, les fondements historiques et sociopolitiques puis les choix stratégiques particuliers qui, pendant ces trente dernières années, ont accompagné le passage d'une armée prétorienne à une armée qui a plus ou moins bien approprié la dimension politique de la professionnalisation de l'outil de défense, axée sur le principe cardinal de la subordination des militaires aux autorités civiles ou politiques. De façon spécifique, la recherche analyse les caractéristiques de la réforme organisationnelle et institutionnelle de l'armée béninoise en ressortant les logiques des acteurs qui innervent le maintien des militaires dans les casernes ou l'évolution des relations civilo-militaires depuis 1990.
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